En mai, du 13 au 24, tous les yeux seront tournés vers Cannes, son festival, ses red carpets, la magie de ses cérémonies et galas, mais surtout ses films. Présidée par Juliette Binoche, cette 78e édition s’annonce riche. Voici à quoi on peut s’attendre.
La pandémie et la grève à Hollywood étant derrière nous, la nouvelle édition du Festival de Cannes prévoit d’être mieux fournie que les plus récentes qui avaient laissé une impression en demi-teinte. Malgré la concurrence forte et glamour de la Mostra de Venise, Cannes demeure le Graal pour bien des acteurs du secteur. Parce qu’être primé à ce festival offre une reconnaissance internationale. Ainsi, Anora, de Sean Baker, Palme d’or 2024, s’est vu récompenser par l’Oscar du meilleur film et sa principale interprète, Mikey Madison, a reçu l’Oscar de la meilleure actrice. Après, pour tempérer un peu ce propos, un Lion d’or à Venise permet aussi d’avoir une belle vie lors des remises de prix qui suivent. La question de savoir qui – quels films et quelles équipes – ira à Cannes dépend beaucoup du timing. Quand les productions sont prêtes pour le printemps, en passant par la case des sélectionneurs, elles reçoivent leur ticket, ou pas, pour la French Riviera. Ainsi, Luc et Jean-Pierre Dardenne qui figurent dans le petit cercle des neuf réalisateurs ayant deux fois reçus la Palme d’or. Et précisons que ce sont les seuls Belges ayant obtenu cette suprême récompense. Et quand ils ne reçoivent pas la Palme, les Frères Dardenne figurent tout de même dans le palmarès avec, par exemple, le Prix du scénario ou celui de la mise en scène. Leur nouvelle réalisation, Jeunes mères, qui décrit le quotidien de cinq jeunes mères démunies, sera à nouveau présenté au festival et sortira en salles le 4 juin. « Cannes reste fidèle à ses auteurs », affirme Thierry Frémaux, le délégué général du Festival, pour expliquer que oui, les Dardenne reviennent encore cette année. Les sélectionneurs ont dû choisir entre près de 3.000 films émanant de 156 pays. 68 % étant dus à des hommes réalisateurs contre 32 % à des femmes réalisatrices.
Des femmes réalisatrices et aussi actrices…
Dans la compétition officielle, sur dix-neuf films, on compte que six sont dus à des réalisatrices dont les Françaises Hafsia Herzi, avec La Petite dernière et Julia Ducournau avec Alpha, pour lequel Tahar Rahim a subi une incroyable transformation physique. Ducournau avait remporté la Palme en 2021 pour Titane. On mise aussi sur la Japonaise Chie Hayakawa et son Renoir et l’Américaine Kelly Reichardt et son Mastermind avec Josh O’Connor et la délicieuse Alana Haim. Quant au film d’ouverture, ce sera Partir un jour, de la Française Amélie Bonnin dont c’est le premier long métrage. Juliette Armanet est au casting.
Des réalisatrices, il s’en trouve également dans la section « Un Certain regard » et non des moindres. Scarlett Johansson y arrive en tant que réalisatrice avec Eleanor the Great, qui décrit la relation amicale et peu banale entre une nonagénaire et un étudiant de dix-neuf ans. Il a été tourné à New York.
Présenté hors-compétition, on sera très intéressé par Vie privée, drame policier de Rebecca Zlotowski, avec Jodie Foster, Virginie Efira et Daniel Auteuil. La star américaine n’en est pas à son premier film français.
Style(s)
Wes Anderson a pris pour habitude de débarquer sur la Croisette avec tous les acteurs de ses films. Cette fois, il sera en compétition officielle avec The Phoenician Scheme, où Benicio del Toro tient le premier rôle, celui de l’homme le plus riche au monde et le plus zinzin. Donc, bien dans l’air du temps… Et Scarlett Johansson y tient aussi un petit rôle… Autre réalisateur américain stylé, Ari Aster concourra, en sélection officielle, avec Eddington, un western néo-noir… Joaquin Phoenix, Emma Stone, Austin Butler et Pedro Pascal y tiennent les principaux emplois. Autre réalisateur américain affichant son propre style, Richard Linklater rend hommage à Godard avec Nouvelle vague qui reconstitue le tournage de À bout de souffle. Zoey Deutch y incarne Jean Seberg tandis que Aubry Dullin assume le rôle de Jean-Paul Belmondo.
Cannes n’est pas Cannes sans les superstars. Déjà, la présidence du jury sera assumée par Juliette Binoche. L’une des rares actrices françaises à avoir réussi une carrière internationale marquée notamment par un Oscar, en 1997, pour Le Patient anglais. Elle est également titulaire d’un Prix d’interprétation féminine à Cannes. C’était pour Copie conforme en 2010. Elle a travaillé avec des réalisateurs du monde entier.
Autre immense star attendue sur les marches, Tom Cruise, the one and only. Il viendra présenter, en premier mondiale, Mission impossible : The Final Reckoning. Le film sortira dans les salles le 21 mai. Il annonce la fin d’une saga démarrée en 1996… Et relèvera le défi d’être incroyable. Forcément. Enfin, last but not least, Robert De Niro se verra remis la Palme d’honneur, la récompense ultime pour une carrière au top durant six décennies.