Chirurgie esthétique mammaire: quelle technique choisir pour mes seins?
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Chirurgie esthétique mammaire: quelle technique choisir pour mes seins?

Par Linh Pham
Temps de lecture: 7 min

Peu importe la taille ou la forme de nos seins, on aimerait toutes avoir une poitrine ferme et harmonieuse. La chirurgie reste une alternative lourde mais radicale pour vaincre ces complexes qui ne nous quittent pas. Passage en revue des différentes techniques pour une chirurgie esthétique mammaire.

Une opération de chirurgie esthétique mammaire, quelle qu’elle soit, ne doit jamais être prise à la légère. C’est une lourde décision qui doit être mûrement réfléchie… Et pour être sure de soi, il faut avant tout définir ce qui nous dérange et de quelle manière on souhaite y remédier.

 

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Chirurgie esthétique: de moins en moins de risques

Pour augmenter le volume de nos seins, la pose de prothèses est souvent l’un des actes les plus bluffants. Aujourd’hui, un seuil de sécurité nécessaire semble être acquis, et on dispose désormais de suffisamment de recul sur cette chirurgie, pratiquée depuis cinquante ans, pour offrir le résultat attendu.

Mais l’augmentation mammaire reste une intervention chirurgicale avec ses risques, et les prothèses, des produits qui « s’usent ». Une fuite du matériau de remplissage surviendra à plus ou moins longue échéance (assez rarement avant dix ans, la moyenne étant supérieure à dix ans), d’où l’obligation d’un suivi régulier par son médecin.

Voici 3 interventions mammaires passées au crible:

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Augmenter le volume des seins trop petits

Pourquoi certains seins sont-ils gros et d’autres petits ? Question d’hérédité. Tout se décide à la puberté, lorsque la glande entre en contact avec les hormones féminines. Si notre sensibilité à ces hormones – génétiquement déterminée – est faible, peu de chance d’avoir une poitrine généreuse. Dans d’autres cas, les femmes voient leurs seins fondre après une ou plusieurs grossesses. Là, c’est plutôt l’involution de la glande mammaire qui est en cause. De fait, plus on avance en âge et plus son volume a tendance à diminuer.

 

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Une grande variété de prothèses existe, selon l’anatomie de la patiente et le type de résultat escompté. À la première consultation, des photos avant et après interventions réalisées par le chirurgien sur des femmes à anatomie similaire sont montrées pour aider à choisir le modèle qui conviendra.

La forme : si les Américaines sont fans de prothèses rondes, les Françaises préfèrent les anatomiques en forme de goutte d’eau, dont l’aspect est plus proche de la forme naturelle des vrais seins. Quant au degré de projection, c’est-à-dire l’avancée de l’aréole et du mamelon, il peut être plus ou moins prononcé.

Le volume : le calibre des seins ne cesse d’augmenter : de 190 à 200 cm3 dans les années 80, on est aujourd’hui passé à 250 cm3 ou 300 cm3, voire plus. Soit l’équivalent d’un bonnet C bien rempli ou D. Aux Etats-Unis, le volume moyen est plus proche des 400 cm3. Le bonnet D ou E y est la norme.

 

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Le contenu de la prothèse : le gel de silicone est le produit le plus utilisé actuellement. Il représente environ 80 % des prothèses. C’est un produit cohésif qui reproduit la consistance naturelle des vrais seins. Toutefois, une prothèse remplie de sérum physiologique (eau contenant une concentration de sel équivalente à celle du sang) ou d’hydrogel (mélange d’eau et de sucre), selon la façon dont elle est placée, peut donner un résultat tout aussi excellent. C’est donc au cas par cas que se décide le choix de l’implant. Les prothèses en sérum physiologique ont l’inconvénient d’être un peu plus fragiles que celles en silicone.

Toutefois, suite à l’affaire PIP, elles sont de plus en plus demandées, tout comme les prothèses en hydrogel. Complètement naturels, ces produits offrent le maximum de sécurité en cas de fuite.

La texture de l’enveloppe : les prothèses peuvent être lisses ou texturées. Actuellement, la préférence va plutôt aux secondes, dont les irrégularités de relief diminuent le risque de formation de « coques » (une complication survenant dans moins de 5 % des cas, entraînant une rétraction des tissus autour de l’implant et un durcissement de la consistance des seins).

La voie d’accès : les prothèses peuvent être introduites par des incisions situées dans le pli de l’aisselle (voie axillaire), sur l’aréole (voie aréolaire) ou dans le sillon sous-mammaire (voie sous-mammaire). Chacune a ses avantages et ses inconvénients. Certaines femmes, par exemple, refuseront la cicatrice sur l’aréole, même si elle est très discrète. Pour une première intervention, le pli de l’aisselle est à privilégier car elle préserve entièrement le sein (on ne coupe ni la peau ni la glande). Mais elle est plus technique et demande une instrumentation spécialisée.

 

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La position de la prothèse : la prothèse peut être glissée derrière la glande mammaire (rétro-glandulaire), derrière l’aponévrose du muscle pectoral (rétro-fasciale) ou derrière le muscle pectoral (rétro-pectorale ou dual-plane). La décision appartient au chirurgien, seul à pouvoir évaluer la meilleure option pour sa patiente. Pour un joli résultat, la prothèse doit être bien « habillée », c’est-à-dire recouverte d’une épaisseur de glande, de graisse et de peau suffisante. Chez une patiente très mince par exemple, on évite de la placer derrière la glande mammaire, ce qui révèle à coup sûr la présence de l’implant. Avec les deux autres techniques, les bords de la prothèse sont moins visibles.

L’intervention : elle se déroule généralement sous anesthésie générale, en position semi-assise. Elle dure une heure et demie. La patiente entre en clinique le matin et sort le lendemain.

Les suites opératoires : on quitte le bloc, la cicatrice recouverte d’un pansement (retiré quatre jours après) et la prothèse maintenue en place grâce au port d’un soutien-gorge de contention (conservé jour et nuit pendant un mois, le temps qu’une capsule de tissu conjonctif se forme autour de l’implant et le fixe définitivement).

 

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Jusqu’au lendemain, la pose de drains évite la formation d’hématomes. Les seins ont un aspect gonflé pendant deux à trois semaines, avec de rares ecchymoses. La cicatrice doit être nettoyée tous les jours avec un antiseptique local. Quant à la douleur, elle n’est pas systématique. Certaines arrivent à se passer d’antalgiques. Le sein risque d’être insensible par endroits, mais c’est généralement temporaire.

On peut reprendre une activité normale au bout de quatre jours, si l’on veille à garder les bras le long du corps. Avec un bon soutien-­gorge, on peut même reprendre le sport quelques jours après l’intervention, mais les mouvements d’élévation restent douloureux pendant un mois. A la moindre sensation de gêne ou de douleur, on arrête. Le résultat définitif est atteint en deux mois environ.

Les complications éventuelles : juste après l’opération, un hématome peut nécessiter de repasser au bloc. A moyen terme, une infection peut exiger l’ablation de la prothèse dans de rares cas.

 

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À long terme, des coques risquent de se former des mois, voire des années, après l’opération sur un sein ou les deux. Lorsqu’une fuite de silicone se produit, surtout si elle reste inaperçue, il est possible ensuite qu’elle migre et forme des siliconomes (réactions inflammatoires sous forme de boules dures).

En cas de grossesse ou de potentiel allaitement, mieux vaut attendre six mois après la pose de prothèses. Glissées derrière la glande mammaire, les prothèses n’empêchent pas d’allaiter.

Le coût : de 4 000 à 8 000 €, selon la notoriété du chirurgien.

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Rehausser une poitrine tombante

Le cas est fréquent après la grossesse. On a l’impression que le sein s’est « vidé ». Dans d’autres cas, le sein conserve un volume suffisant, mais n’est plus aussi tonique.

Les prothèses : elles sont destinées aux petits seins légèrement relâchés, mais sans déplacement de l’aréole et du mamelon.

La plastie-prothèse : elle s’applique aux seins beaucoup plus relâchés. Il est alors nécessaire, en plus du galbe apporté par les prothèses, de retendre la peau pour rehausser l’aréole et le mamelon.

 

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Le lifting sans prothèses (technique du « round block ») : les seins ont conservé un volume suffisant mais ne sont plus aussi toniques, et la patiente refuse les prothèses. L’intervention se conclut par une simple cicatrice autour de l’aréole.
Les complications éventuelles : la mauvaise cicatrisation (cicatrice hypertrophique ou visible). C’est pour l’éviter qu’on préfère limiter l’incision au simple cercle péri-aréolaire (technique du « round block »).

En cas de grossesse ou d’allaitement, on observe les mêmes préconisations que dans le cas d’une pose de prothèses.

Le coût : de 5 000 à 8 000 €

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Et les injections de graisse dans la poitrine ?

Plus fiable et mieux maîtrisée, la technique du lipofilling est de plus en plus pratiquée. L’acte est réservé aux femmes jeunes, en raison des facteurs de croissance présents à l’intérieur de la graisse qui peuvent stimuler une tumeur.

La graisse, prélevée par liposuccion dans les cuisses, est réinjectée en petites quantités via de multiples tunnels pratiqués sous la peau. On peut injecter jusqu’à 300 cc par sein, sachant que 20 à 50 % du volume se résorbe au cours des semaines suivantes. Plusieurs séances peuvent être nécessaires.

 

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Les risques : L’infection, les microcalcifications (petites taches blanches pouvant prêter à des discussions de diagnostic à la radio), la formation de kystes graisseux palpables…

Un système américain (BRAVA) permettrait d’optimiser le lipofilling : le port d’une ventouse médicale pendant un mois améliorerait la prise de la graisse sur le sein, mais cette technique est encore peu répandue en France.

Le coût : à partir de 4 000 €

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