« Balance ton bar » : la page Instagram qui dénonce les agressions sexuelles dans les bars bruxellois
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« Balance ton bar » : la page Instagram qui dénonce les agressions sexuelles dans les bars bruxellois

Temps de lecture: 4 min

Ces dernières semaines, plusieurs centaines de femmes sont descendues dans les rues de la capitale suite à la vague de dénonciations de violences sexuelles qui ont eu lieu dans certains établissements de la nuit bruxelloise. Maïté Meeus, 23 ans, a décidé de créer le compte Instagram "Balance ton bar" afin de recueillir les témoignages des victimes et libérer la parole autour d'un problème systémique. 

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« Il y a plusieurs années, j’ai été harcelée avec deux copines à la discothèque You. » « C’était fin 2018 et j’ai été approchée par six hommes au Bloody Louis. » « J’ai été pénétrée alors que j’étais inconsciente. » « Le barman a voulu m’emmener aux toilettes. » La page n’existe que depuis quelques jours et, pourtant, la boîte de réception de Maïté a presque immédiatement débordé de messages. Sur son compte Instagram Balance Ton Bar, la jeune femme relaie les expériences et témoignages de personnes qui ont été harcelées, droguées, agressées ou violées dans les bars et discothèques de la capitale. Le nombre de témoignages, et les récits d’agressions, font froid dans le dos.

Des témoignages glaçants

« Je m’attendais à ce qu’il y ait des réactions », a déclaré Maïté à Bruzz. « Nous avons tous des copines, des sœurs, des mamans qui vivent les mêmes situations. Mais voir un si grand nombre de messages arriver, ça fait peur. » Elle explique également que les témoignages récoltés peuvent être répartis en 3 catégories : abus de drogue, intimidation sexuelle et violence sexuelle, ou une combinaison des trois.

Ce compte Instagram a vu le jour suite aux plaintes pour viols et agressions sexuelles qui visent un employé des bars El Café et Waff, situés dans le quartier du Cimetière d’Ixelles. Accusé d’avoir drogué et agressé plusieurs jeunes filles, le membre du personnel a été suspendu et une enquête est en cours. Ces dernières semaines, de nombreuses personnes sont descendues dans la rue pour manifester leur soutien aux victimes et protester contre les agressions systémiques dans le milieu de la nuit.

Lire aussi : « Affaire Sarah Everard: « Text me when you get home », le message qui en dit long sur l’insécurité des femmes dans l’espace public

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Un problème systémique

Après un long silence, certains établissements bruxellois visés par les témoignages ont publié des communiqués assez consternants, voire carrément inappropriés. L’un d’eux n’hésitant pas à publier des « conseils pour une sortie réussie » en conseillant à sa clientèle féminine de « manger avant de sortir » et « de ne pas abuser de l’alcool ». Une belle démonstration de victim shaming, qui consiste à blâmer la victime et à la rendre coupable de ce qui lui est arrivé. La faute reviendrait donc à la victime qui n’aurait pas assez bien surveillé son verre ou trop bu pendant la soirée, et non pas à l’agresseur, qui rappelons-le, drogue, harcèle, et viole. Un discours révoltant qui prouve que certains n’ont toujours pas saisi le problème de départ.

Au lieu d’apprendre aux femmes à se protéger, il serait grand temps de dire aux hommes d’arrêter de les agresser. 

Heureusement, d’autres établissements semblent avoir saisi la gravité de la situation et se sont engagés à prendre des mesures concrètes pour assurer la sécurité de leur clientèle, notamment en mettant en place le système « Angela » qui permet aux femmes d’alerter un membre du personnel en donnant ce nom de code au bar.

La page Instagram Balance ton Bar montre que, bien sûr, le problème ne réside pas seulement dans le quartier étudiant du Cimetière d’Ixelles, ou dans de nombreux bars et discothèques bien connus de la capitale, mais qu’il s’agit d’un problème global dans une société sexiste. Et démontre une fois de plus l’insécurité qui règne dans l’espace public pour les femmes. On espère vivement que les établissements prendront leurs responsabilités pour empêcher ces comportements, que la justice fera son travail pour condamner ces actes, et que des actions concrètes seront mises en place pour les prévenir pour qu’à terme, chacune puisse danser et s’amuser sans danger, jusqu’au bout de la nuit, en toute liberté.

 

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Victime de violences sexuelles ? Les contacts & numéros utiles

Vous avez besoin de soutien ? Vous souhaitez parler à quelqu’un ? Appelez le 107, accessible jour et nuit, anonymement et gratuitement, ou contactez-les via le chat sur tele-accueil.be.

Si vous êtes ou avez été victime de violence sexuelle, vous pouvez également vous adresser à un professionnel en contactant sosviol.be, de façon totalement anonyme, via le numéro gratuit 0800/98.100 ou par mail via info@sosviol.be

Les personnes mineures peuvent échanger de façon anonyme avec une professionnelle sur le tchat de maintenantjenparle.be

Les victimes de violences sexuelles peuvent également se rendre sur violencessexuelles.be pour plus d’informations.

En tant que victime, vous pouvez vous rendre dans l’un des Centres de Prise en charge suivants pour une prise en charge immédiate (aide médicale, médico-légale, suivi psychologique, dépôt de plainte) 24h/24 et 7j/7 par une équipe formée à la prise en charge des victimes de violences sexuelles :

  • Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles à Bruxelles : 320 Rue Haute, 1000 Bruxelles, 02/535.45.42, cpvs@stpierre-bru.be
  • Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles à Liège : Urgences des Bruyères, 600 Rue de Gaillarmont, 4032 Chênée, 04/367.93.11, cpvs@chu.ulg.ac.be
  • Zorgcentrum Gand : CHU Gent, 10 C. Heymanslaan, 9000 Gand, 09/332.80.80, zsg@uzgent.be

Si vous souhaitez porter plainte, il existe plusieurs manières de le faire :

  • Vous adresser au Commissariat de Police de votre commune.
  • Vous adresser au Commissariat de Police de la commune où l’agression s’est produite.
  • Adresser un courrier au Parquet du Procureur du Roi de votre région (om-mp.be/fr/contacts).

 

Si le sujet vous intéresse, vous devriez également lire : « 8 mars : les héroïnes qui ont marqué l’histoire du féminisme »« L’origine du 8 mars, Journée internationale pour les Droits des Femmes » et aussi « Les 10 pays où être une femme est le plus dangereux ».

Malvine Sevrin Voir ses articles >

Des podiums parisiens aux dernières nouveautés skincare qui enflamment TikTok, je décrypte les tendances pour Marie Claire Belgique. Passionnée de voyage, de mode et de beauté, je partage mes coups de coeur dénichés aux quatre coins du globe. En tant que rédactrice en chef digital, j'ai également à coeur de mettre en lumière les histoires inspirantes de femmes à travers notre site et sur nos réseaux sociaux.

Tags: Agression sexuelle, Féminisme.