Chaque année, la collection Métiers d’art célèbre l’excellence des ateliers qui façonnent l’univers Chanel, des broderies Lesage aux plumes Lemarié. Après Dakar, Florence et plus récemment Manchester, la Maison de luxe a mis le cap pour la Chine, à Hangzhou. Le choix de cette ville, riche d’un patrimoine séculaire autour de la soie, n’est pas anodin. Ici, comme dans les ateliers parisiens, la patience et le geste précis racontent des histoires uniques, où chaque détail porte l’empreinte d’une main experte.
Pour introduire ce défilé exceptionnel, Chanel a invité Wim Wenders, légende du cinéma, à raconter la genèse de cette collection dans un film inédit. Aux côtés des actrices Xin Zhilei, Tilda Swinton et Leah Dou, le réalisateur tisse un récit visuel où passé et présent s’entrelacent, tout en rendant hommage à la fascination de Gabrielle Chanel pour la Chine.
« J’ai passé du temps dans le bureau de Mademoiselle Chanel et longuement étudié son paravent de Coromandel. Cela m’a profondément marqué. D’une certaine manière, c’était comme un ancien écran de cinéma ou une immense bande dessinée remplie de petites histoires. Partout où on pose les yeux, on découvre une autre scène de la vie quotidienne. Les plus grandes inspirations de mes films ont toujours été les lieux. La plupart d’entre eux ont commencé avec un désir de raconter l’histoire appartenant à un endroit particulier que j’avais découvert et aimé. Cette histoire devait être propre au lieu et n’aurait pu exister nulle part ailleurs. »
Un récit poétique de Paris à Hangzhou
L’histoire commence donc rue Cambon, dans l’appartement de Mademoiselle Chanel. Au centre de son bureau, un majestueux paravent en laque de Coromandel représentant le lac de l’Ouest, dans la ville de Hangzhou. Cet objet rare, le plus grand de sa collection de panneaux datant des XVIIe et XIXe siècles, nourrissait ses rêves et imprégnait ses créations. Bien qu’elle n’ait jamais foulé le sol chinois, les motifs délicats et les paysages oniriques de ses paravents étaient pour elle une fenêtre ouverte sur le monde. « J’ai cru m’évanouir de bonheur en découvrant mon premier Coromandel », confiait-elle. Ces inspirations subtiles transparaissent dans ses pièces des années 50 et 60, où se mêlent culture chinoise et élégance intemporelle.
Dans le film de Wim Wenders, le lac Xihu devient une métaphore du dialogue entre cultures, oscillant entre tradition ancestrale et dynamisme contemporain. Les canaux, ponts et pagodes qui entourent ses rives évoquent un théâtre naturel où se croisent échanges et interactions. À travers une mise en scène poétique, le paravent de Gabrielle Chanel se réinvente sous les yeux de Tilda Swinton. Il devient ainsi une passerelle entre les rêves d’autrefois et les réalités numériques d’aujourd’hui.
Le récit visuel s’articule autour de cet équilibre subtil : Hangzhou, métropole en constante évolution, reflète l’essence même de Chanel, où le patrimoine dialogue avec l’innovation. Cette tension entre passé et futur incarne à merveille l’esprit de la collection Métiers d’art, véritable ode à l’artisanat d’exception.
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