L’ère Mugler signée Miguel Castro Freitas est officiellement ouverte. Pour son tout premier défilé à la tête de la maison iconique, le créateur a réuni un parterre de stars et livré une collection hommage, imprégnée de clins d’œil au génie visionnaire de Thierry Mugler.
En mars dernier, l’industrie de la mode apprenait l’arrivée de Miguel Castro Freitas à la tête des collections Mugler. Talent de l’ombre, il a pourtant fait ses gammes dans les studios de maisons renommées, à l’image de Christian Dior ère Raf Simons. Le styliste d’origine portugaise prend le relai de Casey Cadwallader qui, de 2017 à 2025, a marqué les esprits avec ses collections peuplées de catsuits et autres silhouettes sensuelles à souhait. Le vestiaire inaugural de Miguel Castro Freitas pour la griffe française a nettement pris le contrepied de ce style.
Le premier défilé Mugler par Miguel Castro Freitas
Comme Matthieu Blazy et Duran Lantink, Miguel Castro Freitas fait partie de ces designers qui, cette saison, présentent leur premier défilé de mode pour leur nouvel employeur. Et comme diraient les Anglo-Saxons : “He had big shoes to fill”. Car l’héritage du fondateur de la maison, l’inimitable Thierry Mugler, a laissé une trace indélébile dans le paysage mode avec ses créations de l’ordre du surnaturel. In fine, pourquoi donc faire fi de ce patrimoine ? Miguel Castro Freitas écrit la première page de son Mugler à coups d’hommages typiquement mugleresque.
L’essentiel du langage inventé dans les années 70 par le designer alsacien jaillit dans cette ligne printemps-été 2026 : la corseterie, les vestes rembourrées, les décolletés ultra-profonds. Des silhouettes tout en plumes apparaissent soudainement sur le podium : le bestiaire signature de Mugler est encore bien d’actualité. Dans le dos d’une mannequin parée d’une robe tailleur, un genre de collier de perles greffé à sa tenue balance de gauche à droite, comme une espèce de queue. Miguel Castro Freitas rassure les observateurs de la mode, la femme Mugler est toujours aussi animale.
Dans la salle plongée dans une obscurité artificielle, Pamela Anderson, Eva Herzigová et Naomi Watts sont alignées sur le front row. Toutes ont un lien particulier avec la maison puisqu’elles ont connu son inventeur. Eva Herzigová était même une star de ses mythiques cabines de tops dans les années 90. C’est d’ailleurs peut-être sur ce plan, les femmes qui ont foulé le podium, que Miguel Castro Freitas a un peu pêché. Bien que ses mannequins, certaines tatouées, d’autres sublimées par des piercings, incarnaient différentes visions de la beauté, seules des femmes filiformes ont pris possession du catwalk.
Le 26e look de la collection, une robe suspendue aux tétons d’une mannequin, était quant à elle une parfaite référence à la robe Mugler similaire présentée lors de la saison haute couture printemps-été 1998. Et si cette création a fait couler beaucoup d’encre, elle est à l’image de l’allure Mugler : controversée, mais affirmée.












Cet article a initialement été publié par Marie Claire France.
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