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May December, de Todd Haynes
LLC
Le combo Todd Haynes-Julianne Moore-Natalie Portman réussit à nous passionner avec May December, un drame psychologique où se mélangent un fait divers scandaleux, une histoire d’amour sous emprise, une famille recomposée et une actrice hollywoodienne. Cette dernière, jouée par Natalie Portman, débarque dans la maison de Gracie, rôle tenu par Julianne Moore, pour l’étudier en vue de l’incarner à l’écran. Au fur et à mesure qu’elle l’observe, jusque dans la façon de se maquiller, l’actrice va apprendre et comprendre ce que la relation amoureuse de Gracie, alors qu’elle avait trente-six ans avec un gamin de douze ans, a généré mais aussi pourquoi elle a eu lieu. Et rien du monde que Gracie a su construire ensuite ne lui sera étranger. Pas même le mal-être du mari de Gracie, incarné par Charles Melton, qui n’a jamais réussi à prendre son indépendance comme s’il était toujours, au fond de lui, ce petit gars de douze ans qu’elle avait séduit naguère. On a rarement vu quelque chose
d’aussi subtil sur un tel sujet.
Avec Julianne Moore, Natalie Portman, Charles Melton, en salles.
The Zone of Interest, de Jonathan Glazer
Leonine
Pour nous, ce film doit absolument recevoir l’Oscar du meilleur film étranger. Réalisé par l’Anglais Jonathan Glazer, The Zone of Interest décrit le quotidien de Rudolf Höss et de sa famille alors qu’il commandait le camp d’extermination d’Auschwitz. Ils vivaient juste à côté du camp et de ses murs, possédaient une grande maison entretenue par des détenus, recevaient des amis dans leur beau jardin fleuri, lui aussi entretenu par des prisonniers et semblaient ne pas entendre les cris de souffrances de ceux qu’on torturait, ni ne voir la fumée qui s’échappait des fours crématoires. Un must-see absolu pour comprendre la Shoah.
Avec Sandra Hüller, Christian Friedel et Freya Kreutzkam, en salles.
Pauvres créatures, de Yorgos Lanthimos
Searchlight Pictures All Rights Reserved
Lion d’or à la Mostra de Venise, Pauvres créatures est une fable gothique et excentrique où Emma Stone s’illustre dans toutes les scènes. Sorte de petite Frankenstein enrubannée, créée dans le labo d’un docteur très porté sur les expériences bizarres (Willem Dafoe), elle va découvrir la liberté et le sexe, le monde et les sentiments. Très burlesque et drôle, ce film subjugue par ses trouvailles visuelles puissantes. Il sera certainement nominé aux Oscars ainsi que sa principale interprète.
Avec Emma Stone, Willem Dafoe et Marc Ruffalo, en salles.
Amal, de Jawad Rhalib
Scope Pictures
On ne peut pas découvrir Amal sans penser aux meurtres des professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard par des élèves radicalisés. Tourné à Bruxelles, par Jawad Rhalib, réalisateur belgo-marocain, l’histoire d’Amal, professeure dans le secondaire est exemplaire mais tragique. Merveilleusement interprétée par Lubna Azabal, elle fait front face à une classe qui harcèle une jeune élève soupçonnée d’homosexualité. Ce film montre à quel point le discours et les faits ne sont pas toujours en faveur de la laïcité et de la démocratie même au cœur de l’école publique.
Avec Lubna Azabal, Fabrizio Rongione et Catherine Salée, en salles.
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