Du rock incandescent d’Adé à la poésie brute de Solann, en passant par les mélodies fiévreuses de Lucky Love, chacun apporte une signature unique. Zoom sur 8 artistes aux identités musicales affirmées qui bousculent les codes et redessinent les contours de la scène actuelle.

Adé

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par ADÉ (@ade.mp3___)

On l’avait quittée sur un album de country-folk où elle jouait bien les cowgirls, on la retrouve avec cet album de rock pur jus. L’ex-chanteuse de Thérapie Taxi montre qu’elle a plus d’un tour dans son sac et si elle va puiser ses références du côté de Sheryl Crow ou des Babyshambles (pour n’en citer que deux), elle les mixe à la française. Avec ses musiciens de tournée, Adé a choisi de garder le rythme du mouvement intense. Mais pour la production, c’est l’Américain Yves Rothman, connu pour son travail avec Yves Tumor et Blondshell, qui a été sélectionné. Et ça s’entend parce que ça sonne parfois comme du rock indé ou du grunge américain avec des guitares déchaînées. Avec quelques titres plus calmes comme le très beau « Ça va aller », cet album est une surprise classieuse qu’on se réjouit d’entendre en live.

Adé, Inside Out Mvmt, Tôt ou Tard/PIAS, en concert le 21 mars au Botanique.

Lucky Love

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Dior Official (@dior)

Épris de musique, de danse et de mode, le Roubaisien aux allures de Freddie Mercury, né avec un seul bras, a transformé son handicap en challenge. Basé à Los Angeles, mais travaillant avec des producteurs français, son premier album, entièrement en anglais, mélange les genres, de la synthpop au r’n’b et multiplie les ballades avec détermination et douceur. Il interroge la masculinité et trouve de la beauté dans des lieux improbables. « Love Is All Around », comme il dit.

Lucky Love, I Don’t Care If It Burns, Belem Music.

Elia Rose

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par ELIA ROSE (@eliarosemusic)

Artiste complète made in Tournai, Elia Rose propose, cette fois, un album très électro-pop aux sonorités actuelles faites pour le dancefloor. L’atmosphère de party inonde la quasi-totalité des titres et on aurait aimé quelques moments supplémentaires, plus tranquilles, pour reprendre son souffle. Plusieurs morceaux ont été produits par le groupe français Ojos. Par moments, Elia Rose nous rappelle Madonna et Kylie Minogue en version belge ultra vitaminée.

Elia Rose, No Maybe Coco, Autoprod.

Yoa

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par yoa (@yoamusique)

À vingt-six ans, Yoa compte déjà trois E.P. à son actif mais c’est avec ce premier album qu’elle déploie véritablement ses ailes. Pressentie pour être l’une des révélations françaises de 2025, elle livre les chansons d’une génération de filles, entre « Sad Girl » et « Princesse Chaos », qui a découvert l’art sur YouTube, aime le matcha latte et considère Billie Eilish comme l’ultime pop modèle. Yoa, autrice-compositrice-interprète d’origine suisse et camerounaise, fait de l’électro-pop minimaliste tendance bedroom pop. Par moments, on songe à l’époque d’Elli et Jacno en l’écoutant (des années 80…). Cette artiste a grandi à Saint-Germain-des-Prés, il y a pire endroit pour connaître le spleen. « Je vais te larguer comme une bombe », chante-t-elle dans « Bombe », très joli texte. Inspirée par « La Favorite », le film de Yorgos Lanthimos, Yoa a choisi d’intituler ce premier L.P. par ce titre. Et il a notre faveur.

Yoa, La Favorite, Panenka Music.

Iliona

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par iliona (@iliona)

On ne va pas se mentir mais après deux E.P. fort réussis mais très espacés et un concert étonnant aux Nuits Botanique suivi d’un trop long silence, on ne pensait plus jamais avoir de nouvelles d’Iliona. Mais c’était sans compter sur la détermination de la Bruxelloise qui, après s’être remise d’une rupture sentimentale ratée (comme elle dit), s’est plongée dans ce premier album. Avec cette touche hyper créative et moderne qui se joue des technologies permettant parfois de modifier la voix, Iliona aligne onze nouveaux titres impeccables et pas lisses du tout. Très Gen Z, en fait, où même les parents sont conviés… Dans notre prochain numéro, elle nous en dira bien davantage avec une surprise en supplément. D’ores et déjà, on peut prédire que cet album sera l’un des grands succès belges de l’année.

Iliona, What If I Break Up With U ?, Naïve/Believe, sortie le 14 mars, en concert le 15 novembre à l’AB.

Solann

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Solann (@solann_zla)

Signée sur le même label que Pierre de Maere, cette Française, aux origines arméniennes, compte parmi les nouvelles autrices-interprètes sur lesquelles on peut compter. Sa voix claire et sa diction parfaite se font entendre tout au long de ce premier album aux thèmes graves, voire sombres. Ce n’est pas du côté de la pop que Solann se nourrit. Dans « Les Draps », elle relate ce qu’il se passe après un viol pour la victime. Une chanson implacable.

Solann, Si on sombre ce sera beau, Cinq7/Wagram, en concert le 20 mars au Reflektor à Liège et le 13 novembre à La Madeleine à Bruxelles.

Oklou

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par (;´༎ຶٹ༎ຶ`) (@oklou_)

Voici une artiste française, éduquée au classique, qui se révèle parfaitement adaptée à la scène électro internationale et pas uniquement parce qu’elle chante en anglais. Marylou Mayniel a choisi Oklou comme nom d’artiste et a conçu une grande part de ce premier album à Los Angeles. Collaborant avec A.G. Cook et EASYFUN, qui ont bossé sur le « Brat » de Charli xcx, elle trouve son inspiration dans le monde qui l’entoure. Underscores et Bladee apparaissent sur cet opus qui s’immisce délicieusement dans la tête.

Oklou, Choke Enough, Because/Virgin, en concert le 2 mars au Botanique.

Pale Grey

Après le succès de l’album « Waves », les Belges de Pale Grey ont conçu ce troisième opus comme un voyage en transport en commun où les visages des inconnus leur inspireraient des portraits musicaux très variés et poétiques. Ainsi, chaque morceau porte un prénom en guise de titre, de « Syd » à « Rose », et vogue entre electronica et dream pop avec un côté souvent incantatoire. Produit par Ash Workman (Christine & The Queens, Metronomy), l’album questionne la nature humaine aussi bien que notre époque troublée.

Pale Grey, It Feels Like I Always Knew You, Odessa.

 

Si le sujet vous intéresse, lisez aussi : Mustii nous entraîne au coeur de la nuit dans son nouvel album “The Maze”“Mon Sang” : Clara Luciani, une renaissance musicale portée par l’amour ou encore 8 duos musicaux avec des artistes belges que l’on écoute en boucle