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L’un des problèmes majeurs rencontrés par la permaculture tient à son image de marque auprès du public.
La permaculture, un mode de vie
Il est étonnant que la permaculture ne fasse pas plus parler d’elle. « Encore une nouvelle mode », diront les sceptiques. En fait, cette méthode de culture douce, sans fanfare ni combattants, fait simplement appel au bon sens. Nous sommes de plus en plus conscients que la terre n’est pas inépuisable, que nous l’avons gentiment massacrée durant des générations et qu’elle nous le rend bien en refusant de plus en plus de se plier à nos caprices.
La permaculture est tout simplement un retour à des rythmes naturels, cumulant diverses méthodes de culture bio (mais pas toutes) pour une production peut-être moins abondante que les cultures gonflées aux stéroïdes, mais infiniment plus savoureuse, plus saine et plus durable, dans un respect raisonné de l’environnement.
Même si elle demande un peu plus de travail que la culture classique, on prend vite le tempo qui n’a, à terme, rien d’un travail de forçat. L’essayer, c’est l’adopter…
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La permaculture ou le prix de la qualité
L’un des préjugés récurrents sur la permaculture est qu’elle revient à planter au petit bonheur, dans un champ de mauvaises herbes, là où celles-ci veulent bien laisser un peu de place. Il n’en est rien. Une autre vision encore plus simpliste, mais découlant du même raisonnement, envisage la permaculture comme un jardinage « pour fainéants ». C’est encore plus faux : la permaculture demande plus de travail que le jardinage traditionnel (ou réputé tel) et ce qu’elle produit se mérite à la sueur de votre front.
Ce qui est vrai, cependant, c’est que vous aurez des rendements nettement inférieurs à ceux des jardiniers adeptes du « tout propre » et du « tout-engrais ». En revanche, une fois que vous aurez goûté aux produits de votre culture, vous n’en voudrez plus jamais d’autres. La qualité a un prix.
En dehors de ces amalgames, il existe, nous l’avons dit, des confusions bien compréhensibles. Si l’on peut considérer que la permaculture est une branche du jardinage bio, elle va plus loin. Son principe consiste à prendre le fonctionnement de la nature comme modèle et à vivre en harmonie avec celle-ci En dehors de ces amalgames trop rapides, il existe, nous l’avons dit, des confusions bien compréhensibles. Si l’on peut considérer que la permaculture est une branche du jardinage bio, elle va plus loin. Son principe consiste à prendre le fonctionnement de la nature comme modèle et à vivre en harmonie avec celle-ci en tentant de la bouleverser le moins possible. Le modèle retenu est celui de la forêt, avec ses divers étages de végétation – herbes, arbrisseaux, arbustes et, au-dessus, arbres –, chacun exploitant une strate de sol différente. Tous, en retour, apportent de l’humus par les déchets (feuilles, brindilles…) produits et renouvellent ainsi la richesse du terrain.
Il ne s’agit pas pour autant de recréer une forêt chez vous, ni même une prairie, en espérant en obtenir de quoi vous nourrir. Bien entendu, dans un jardin, le processus doit être secondé par l’homme, qui a besoin de produire plus que ce que la nature peut donner. Si discret qu’il se fasse, l’être humain reste un prédateur majeur du milieu naturel, qu’il surexploite. Nous verrons com- ment non pas reproduire à l’identique le modèle naturel, mais vous en rapprocher pour le plus grand bénéfice de tous.
Les « permaculteurs » en sont parfaitement conscients et ne prétendent pas parvenir à une « action zéro » sur le milieu environnant, mais bien à minimiser les dégâts. Pour ce faire, ils ont recours à des façons de faire déjà employées dans quantité d’autres méthodes douces, telles que le paillage, le non-travail du sol, le refus des produits de synthèse, entre autres. De ce fait, un regard rapide sur la permaculture donne au jardinier classique une impression de déjà-vu.
La permaculture ou le refus du gaspillage
Outre le modèle naturel de la forêt, le permaculteur se fait défenseur hardi de la récupération pour éviter le gaspillage et, surtout, la surproduction de déchets. évidemment, cela touche les déchets organiques qui passent par la case compostage, mais également divers résidus inertes : cartons, planches ou autres chutes de bois, voire de métal, qui entament une deuxième ou une troisième existence une fois transformés en divers éléments construits du jardin. Veillez bien, cependant, à ne pas employer les plus colorés (gare au bidon en plastique bleu qui fait tache dans tant de jardins familiaux : on ne voit que ça !) et à ne pas transformer le jardin en décharge sous prétexte d’éviter des déchets à la planète. Inspirez-vous des éléments du commerce, choisis parmi les plus discrets, pour bâtir pergolas, poulaillers ou bacs à compost, et n’entreprenez cette métamorphose que si vous êtes un tant soit peu habile comme bricoleur, voire comme… décorateur.
Par ailleurs, assurez-vous que les produits ainsi récupérés ne contiennent rien de toxique (gare aux bois traités, par exemple). Ne vous trompez pas d’ennemi pour autant : même si cette mutation est restée assez silencieuse, nombre de produits quotidiens, du fait même des industriels qui les fabriquent, ont acquis une innocuité rassurante (bois, cartons, papiers…), inenvisageable il y a seulement trente, voire vingt ans, et sans que le législateur en complet trois-pièces y soit pour rien.
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La permaculture, comment ça marche ?
Laissé à lui-même, le sol est naturellement amendé par ses déchets verts et ameubli par sa microfaune. Le but de la permaculture est donc de perturber le moins possible ce mouvement naturel dans le jardin et d’apporter du « carburant » à cette microfaune qui ne demande qu’à travailler.
Pour les déchets verts, vu la surproduction créée par l’homme, il est bienvenu d’en apporter en supplément pour accélérer le processus. Plusieurs procédés sont appliqués, du paillage organique à la fabrication complète d’un support de culture, avec la technique des « lasagnes », par exemple, que nous aborderons plus loin.
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En ce qui concerne la microfaune (vers de terre, micro-organismes…), le credo est qu’il faut la perturber le moins possible, donc éviter le labour qui, s’il oxygène la sous-couche, détruit et asphyxie cette faune.
Diverses techniques sont appliquées, les unes consistant à soulever les mottes de terre sans les retourner, les autres à créer des buttes de grande taille avec de la terre particulièrement riche. Ces dernières perturbent certes le sol, mais une bonne fois pour toutes, et la faune prolifère une fois qu’elle s’est reconstituée. L’autre grande affaire est une gestion raisonnée de l’eau, de plus en plus rare et chère. Là, tous les moyens sont bons, de l’économie, en limitant les pertes, à la récupération organisée.
Retrouvez encore plus de conseils dans l’ouvrage « La Permaculture » de Philippe Bonduel aux Éditions Massin
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