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Admettons-le d’emblée: une bonne humeur permanente est suspecte. Depuis le Candide de Voltaire, les optimistes passent pour des… cons! Même Charles Baudelaire avait défini cet a priori dans son dictionnaire des idées reçues: « Optimiste: équivalent d’imbécile ». Alors forcément avancer l’optimisme comme remède miracle pour solutionner les maux de la terre, cela sonne très Bisounours. Et pourtant.
La pensée positive inverse
Laurence Shorter, écrivain anglais, en a fait le but de sa vie: convertir le monde entier à l’optimisme. Dans son livre ‘Le secret de l’optimiste’ (paru en 2009), il réunit les astuces des plus grands optimistes de ce monde. Si comme tout le monde, il imaginait que l’optimisme était de voir systématiquement le verre à moitié plein – la fameuse méthode Coué – au bout de trois ans de rencontres (avec notamment Desmond Tutu, Matthieu Ricard, Richard Branson ou encore Bill Clinton), il comprend qu’il se goure complètement et propose une nouvelle définition de l’optimisme. Qu’il évalue comme la pensée positive inverse: «On devient optimiste en percevant clairement les sentiments et les pensées négatives qui habitent notre cerveau, et qui règlent nos façons de réagir aux évènements. Une fois qu’on les identifie et qu’on les canalise, ces pensées négatives ne peuvent plus nous commander aussi facilement». Car oui, nous ne sommes pas responsables de nos pensées. Mais bien du crédit que nous leur accordons!
Plutôt que de se dire « je ne vais jamais y arriver », optons pour le « ce sera dur, mais je vais y parvenir ». D’ailleurs, « impossible » ne fais pas partie du vocabulaire des optimistes…
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Worry but be happy
Délicat de répondre à une personne qui vient de perdre son emploi que c’est l’occasion rêvée pour trouver le job de ses rêves ? Tout dépend de la personne qu’on a en face de soi. « Il est important de respecter le niveau de chacun. On peut donner cette réponse à quelqu’un qui avait envie de savoir comment se sentir mieux psychologiquement. Mais finalement, c’est une question de langue et de vocabulaire. Le chemin n’est pas le même pour tout le monde. Il n’existe pas de recettes universelles. Mais il est plus facile de trouver un nouveau boulot si on se sent heureux, non? ».
Il est pourtant facile de se laisser entraîner dans le tourbillon des mauvaises nouvelles. Un seul J.T. pris au hasard suffit pour déchanter: licenciements massifs, crise des migrants, panama papers, problèmes environnementaux, inégalités sociales, criminalité, surpopulation, catastrophes naturelles… Difficile ne pas déprimer et penser que le monde court à la catastrophe avec un tel lot de nouvelles négatives.
La faute aux médias alors le marasme ambiant ? Trop facile. « C’est une erreur de tenir les medias responsables de notre pessimisme. Il faut plutôt voir la responsabilité du côté de cette caractéristique universelle de l’être humain à croire aux pensées négatives émises par son cerveau. Les medias agissent simplement comme miroir… ».
« Le bonheur n’est pas un évènement, c’est une aptitude », La Rochefoucauld
Bonne nouvelle, il est possible d’entretenir son optimisme. En commençant par éviter de ne se nourrir que des J.T. en boucle mais en faisant aussi le plein de bonnes nouvelles. Pourquoi pas en se faisant envoyer 3 pensées positives par jour via le site anti-deprime.com. Et si dorénavant vous suiviez le conseil de l’écrivain français Bernard Le Bouyer de Fontenelle : « Ne prenez pas la vie trop au sérieux, de toutes façons on n’en sort pas vivant ». L’humour permet de dédramatiser.
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Le lâcher prise, piste vers le bonheur
Ne plus avoir peur de la mort, ni de l’échec, oser avancer, apprendre à rebondir et ne jamais se laisser décourager.
Facile? Pas tant que ça: « Certaines personnes l’ont trouvé soudainement et facilement, simplement parce qu’elles l’avaient décidé. Comme Akira Kastan, une femme au foyer californienne qui a décidé un beau jour d’être heureuse plutôt que d’attendre que le bonheur arrive enfin. Ou comme Immaculee Ilibagiza, rescapée du génocide rwandais, qui après avoir vécu cachée trois semaines dans sa salle de bains a survécu à cette épreuve parce qu’elle a réalisé, à un moment, qu’elle avait le pouvoir d’accepter cette situation, de pardonner ses tueurs potentiels et de vivre sans crainte. Mais selon moi, dans la majorité des cas, le lâcher prise est un voyage, une évolution ».
À nous de trouver notre « facteur saut du lit », celui qui nous donne l’énergie de nous lever le matin en ayant la volonté d’accomplir de belles missions. Un facteur propre à chacun de nous.
Je souris donc je suis
S’il vous fallait encore une raison pour rejoindre le camp des optimistes, sachez que ceux-ci sont en meilleure santé, grâce à un système immunitaire moins affaibli! Comment? Parce qu’ils échappent aux effets délétères du stress. Commencez par vous entourer de gens qui ont la pêche, car, bonne nouvelle: l’optimisme est contagieux!
Gardez à l’esprit que le bonheur est une décision. On choisit d’être heureux: «La prise de décision, la volonté d’être optimiste est le plus important. Après c’est un voyage qui peut durer toute une vie. Mais on peut modifier son état de pensée tout de suite. Les techniques bouddhistes, la thérapie de comportement cognitif sont autant de méthodes qui nous aident à y parvenir progressivement».
Prêt pour un départ immédiat vers l’odyssée de l’espoir? Passez aux travaux pratiques.
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Cahier d’exercices
1. Soyez gentil avec vous-même
Première règle essentielle. Certes, il est normal et universel d’avoir des sentiments négatifs de temps en temps. Mais ceux-ci doivent rester exceptionnels et ne doivent pas nous blesser. C’est seulement en acceptant les sentiments les plus difficiles à vivre qu’on peut arriver à un vrai optimisme.
2. Prenez conscience de votre petite voix intérieure
Ce que les psychologues appellent le monologue interne. Lorsque vous vous parlez à vous-même, soyez attentif à l’intonation ainsi qu’à l’effet produit par cette façon de vous parler. Demandez-vous si vous aimeriez que quelqu’un d’autre vous adresse la parole de cette manière.
3. Notez vos pensées négatives
Et ce chaque fois que vous les constatez! Une fois exposées, ces pensées ne peuvent plus influencer votre subconscient.
4. N’oubliez pas de respirer!
C’est la première chose que l’on oublie sous stress. Si nécessaire, arrêtez-vous, faites une pause et respirez à fond.
5. Domptez votre humeur
Si vous vous sentez pessimiste, déprimé, affolé, changez de vitesse et d’activité: quittez la maison, baladez-vous en rue, appelez un ami, sautez sur place, asseyez-vous ou dansez, peu importe mais changez d’air. C’est la première étape. Ensuite, vous pouvez commencer à vous analyser…
6. Devenez altruiste
C’est important. Réfléchissez à la manière dont vous pourriez aider les autres, et posez-vous cette question: «Que puis-je faire pour améliorer le monde?». Ce point de vue unique caractérise les gens les plus heureux que j’ai rencontrés. C’est le vrai secret de l’optimisme. Aider les autres peut vraiment aider à oublier vos problèmes personnels et quotidiens.
7. Pratiquez « les trois bénédictions »
Une pratique simple, facile et utile qui, selon les psychologues, peut même transformer l’état d’âme des personnes les plus pessimistes au monde. Chaque nuit, avant de vous endormir, pensez à trois expériences positives vécues dans la journée (ou trois choses merveilleuses que vous avez constatées). Cela peut être quelque chose d’aussi anodin que le sourire d’une vieille dame ou le soleil entre les nuages. Peu importe. Faites-le tous les soirs pendant une semaine, et vérifiez s’il y a un changement. C’est profond…
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