Elles ont entre 12 et 16 ans et sont toutes membres du célèbre réseau social Facebook. Toutes ont le même point commun: elles partagent au quotidien leurs pensées, leurs photos et aussi leurs activités. Sur leurs clichés, elles comptabilisent presque toutes au moins une centaine de likes, leur secret: taguer les copains et les copines pour élargir le public et donc le nombre de « j’aime. »
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Margaux, Luna, Mylanne et Eva ont un autre point commun: elles ne connaissent pas toutes les personnes qu’elles ont en « ami » sur Facebook. Un constat assez alarmant quand on sait qu’elles ont toutes moins de 18 ans. Eva nuance par rapport aux autres: « Je ne les connais pas toutes personnellement. Certaines, c’est juste de vue, à l’école ou ailleurs. Mais je sais qui ils sont. » Pour le nombre de like, elles jugent toutes qu’il n’est pas important mais elles y font toutes attention. « Je fais attention au nombre de likes, mais ce n’est pas une addiction » explique Mylanne, 16 ans.
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Pas assez de like ou d’amis et la situation peut vite tourner. Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir des jeunes ados recevoir des messages de haine parce qu’ils ne sont pas assez populaires sur les réseaux. Les autres jeunes les considèrent comme des « paumés » alors qu’un like sur Facebook n’influence en rien sur la personne que l’on est. Toutes l’avouent, c’est quelque chose de fréquent. Pour Margaux, ce n’est pas si important: « Je n’ai jamais reçu ce genre de critique, mais je pense que ça ne m’atteindrait pas. » De son côté, Eva ne se sent pas concernée, sur Instagram par exemple, ses photos récoltent toujours plus de 100 likes.
Pourquoi ont-ils besoin de s’exposer pour avoir avoir confiance en eux?
Tout simplement parce que l’adolescence est la période par excellence où un jeune construit son estime de lui-même. Il développe et consolide sa confiance en lui. C’est aussi le moment où un enfant devient plus grand et donc affirme sa personnalité. Il a besoin d’exister et de créer une identité qui lui est propre. Il apprend à reconnaître ses qualités et ses défauts ainsi qu’à tester ses limites et celles de ses parents.
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Si les ados portent autant d’intérêt à la popularité sur Facebook, c’est aussi parce qu’ils font attention à l’image qu’ils renvoient et donc, au regard des autres. Ils sont aussi nés dans une société où le numérique occupe beaucoup de place. Facebook, Instgram ou encore Snapchat sont des choses qu’ils utilisent depuis longtemps (voire toujours.) Il y a quelques années, une étude a été menée à Harvard par des scientifiques. Le but, identifier les comportements des adolescents face aux regards des autres. Les adolescents ont tous été interrogés: certains seuls et d’autres en présence d’une caméra. Selon les scientifiques, les adolescents observés avaient une activité cérébrale plus élevée que celles des autres adolescents. Une manière d’expliquer qu’à cet âge, la réactivité psychologique, la gène et l’activité cérébrale s’intensifient quand ils sont soumis au regard et au jugement d’autrui.
Trop jeunes pour être sur Facebook?
13 ans, c’est l’âge légal auquel un enfant a le droit de s’inscrire sur Facebook. Pourquoi cet âge là? Tout simplement parce que Facebook est une entreprise américaine et qu’une loi interdit l’utilisation des données de personnes de moins de 13 ans sans autorisation parentale. Pourtant, selon Child Focus, beaucoup d’utilisateurs sont en dessous de cet âge légal. 25% des jeunes qui utilisent Facebook au quotidien auraient entre 9 et 10 ans.
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Si votre enfant veut absolument avoir un compte Facebook et que vous êtes d’accord, Child Focus donne quelques conseils:
- Créez le profil avec lui: prenez le temps de vérifier tous les termes de confidentialité
- Expliquez lui les comportements à avoir et à éviter
- Listez avec lui les dangers pour qu’il comprenne que la vie sur internet n’est pas la réalité
- Evitez de divulguer des informations trop personnelles
- Stimulez son esprit critique
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