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Une scène d’ouverture d’anthologie
En quelques secondes muettes, la scène d’ouverture du premier épisode de Killing Eve à elle seule mérite le déplacement: une belle jeune femme dans un café sourit à une petite fille en train de manger une glace à la table voisine. La femme se lève, paie sa note et, lorsqu’elle quitte le café, fait tomber la coupe de glace sur les genoux de l’enfant… Et se marre.
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Ce geste n’est qu’un aperçu des épisodes qui suivent, dans lesquels Sandra Oh et de Jodie Comer surfent habilement entre subtilité et violence totale.
Un synopsis original
Villanelle (Jodie Comer), une tueuse à gages compétente et impitoyable, n’a pas la tête de l’emploi. Sous ses airs angéliques se cache une sociopathe incapable de ressentir la moindre émotion ou empathie. Elle garde ses balles dans un tiroir à côté de ses tampons et aime se détendre en faisant semblant d’être morte dans l’appartement de son patron. Villanelle n’a pas de modus operandi ou de signature, mais elle travaille proprement et imagine toujours des scenarii très créatifs pour attirer ses victimes.
De l’autre côté, l’agent du MI5 Eve (Sandra Oh) a tout de suite l’intuition que le tueur qu’ils cherchent est en fait une tueuse. Face à la fermeture d’esprit de ses supérieurs et totalement ennuyée par ses tâches de bureau, elle commence à mener une enquête parallèle, et c’est à partir de là que commence le jeu du chat et de la souris entre les deux femmes.
Deux actrices au sommet de leur art
Les deux actrices principales maîtrisent complètement la comédie et la tragédie, ainsi que les allers-retours entre ces deux mondes. Chaque dialogue est à retourner dans tous les sens pour en mesurer la saveur, et l’humour british est bien présent.
Comer, que l’on doit avouer avoir découverte dans Killing Eve, est parfaite dans le rôle de la tueuse à la tête d’agneau. D’ailleurs, ses victimes ne la soupçonnent jamais, lui donnant un gros avantage stratégique. Elle nous duperait presque et on se surprend parfois à l’aimer un peu. Puis elle plante une seringue dans l’oeil d’un grand-père Italien et on se souvient du loup qui se cache derrière l’agneau. On salue la performance.
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Sandra Oh excelle dans son rôle d’agent borderline, absolument fascinée par les tueuses en série. Elle est principalement entourée de son patron et de son mari, de bons gars qui la soutiennent, et est brillante dans son domaine. Trop brillante pour sa propre sécurité.
En effet, Eve et Villanelle sont attirées l’une par l’autre non pas parce qu’elles sont toutes les deux des femmes dans le monde des hommes, mais parce qu’elles ont, en tant que personnes, été longtemps sous-estimées dans leurs domaines respectifs et aspirent à relever leurs défis personnels. Bref, on recommande chaudement.
Killing Eve, saison 1 disponible sur bbc.co.uk.
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