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Pour rire de bon coeur
Dans son propre rôle, la juge d’instruction Anne Gruwez est une perle. Un personnage loufoque et coloré particulièrement attendrissant. On la suit dans sa deuche traversant Bruxelles qu’elle connaît ‘à travers le répertoire des morts’. Les scènes de crime font partie de son quotidien: « C’est le premier mort qui est difficile ».
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Mix réussi entre Yolande Moreau, Tatie Danielle et Candy, dans Ni juge, ni soumise, Anne Gruwez est dédiée corps et âme à son métier. Blindée d’humanité, elle enchaîne pourtant les propos cyniques: « Je ne sers jamais les mains des malfrats, vous imaginez bien… »; « Il a un peu emmerdé bobonne… Rien d’anormal pour un Albanais »; « Vous coûteriez moins cher si vous mourriez tout de suite », « Selon Napoléon, le juge d’instruction est le personnage le plus puissant de l’Empire… On va leur faire une petite démonstration! »…
Coup de cœur absolu pour ce personnage plus vrai que nature joyeusement déjanté.
Pour se croire dans un épisode de BUPB (Bruxelles Police Blues)
Le fil rouge de Ni juge, ni soumise? Deux crimes sanglants de péripatéticiennes survenus dans les années’90 qui lui sont toujours ‘restés sur l’estomac’ parce que non élucidés. La juge a réouvert l’enquête pour la mettre en lumière des nouvelles technologies. On la suit dans son travail avec des enquêteurs, des médecins légistes, des experts en biologie médicale… Allant jusqu’à déterrer un macchabée et lui scier le tibia pour avoir son ADN ! Mais le tout à chaque fois avec une certaine nonchalance, une bonhommie et une bonne dose de sarcasme. Probablement nécessaire pour prendre du recul face à l’atrocité de la réalité.
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Pour reprendre confiance en la justice
On le sent tout au long du film: l’objectif de notre juge d’instruction est lié à ses valeurs. La volonté de participer à une société plus juste est palpable. À faire des choix complexes mais équilibrés : ne pas détruire la vie d’un homme en le privant de ses plus belles années tout en assurant à la société de ne pas laisser en liberté un être qui pourrait lui nuire. Une jolie façon de se détacher d’une vision manichéenne des événements, de comprendre les tenants et les aboutissants de chaque cas (la prison rend rarement meilleur) et de se demander ce que nous ferions à sa place. On ressort de la vision de ce film avec un vrai plus : des questions de société à débattre entre amis. Et des punchlines qui marqueront l’histoire du cinoche.
‘Ni juge ni soumise’ dans les salles dès ce mercredi 21 février 2018.
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