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Pouvez-vous vous présenter et expliquer brièvement votre parcours avant la création de votre entreprise ?
J’ai 34 ans, je vis et travaille à Ypres. Diplômée en pharmacie en 2011 et à la tête de BonRill depuis 2017. J’ai 2 filles âgées de 3 et 5 ans et heureusement mariée à Thomas Vandromme.
Après mes études à la KULeuven, j’ai travaillé pendant 5 ans en tant que pharmacienne indépendante. Je passais de longues journées à la pharmacie. Je me suis investie à 100%, j’aimais mon travail, parce que j’aime prendre soin des gens. Mon rêve d’avoir ma propre pharmacie a disparu après quelques années, mais l’envie de démarrer une entreprise est restée. Je voulais faire la différence.
La famille de mon mari possédait à l’époque une usine de charcuterie dans le Westhoek et mon mari ne se sentait pas appelé à diriger activement l’entreprise. J’ai alors sauté le pas et j’ai pris la décision de me lancer dans cette entreprise et d’agir en tant que force motrice.
Aujourd’hui j’entreprends avec fierté et émerveillement. Une femme dans ce métier est plutôt exceptionnel. Je me suis lancée à l’eau, mais je suis tout à fait prête à relever le défi. La transformation d’une entreprise de charcuterie plutôt traditionnelle en un concept évolutif avec de délicieux produits pour la génération d’aujourd’hui est extrêmement difficile.
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En quoi consiste votre entreprise ? Quel est son but et quel est votre rôle au sein de celle-ci ?
Aujourd’hui, chez BonRill, nous développons et produisons la meilleure charcuterie et #mush plus ; ceci est basé sur des pleurotes cultivés localement sous le nom de BonMush.
Nous faisons cela en Belgique avec des matières premières provenant de Belgique, tout est basé sur une économie circulaire locale car tout est fait maison. Nous avons commencé avec une alternative à la laitue crabe, mais « sky is the limit ». En cette fin d’année, nous lancerons également des rouleaux de saucisses pour l’apéro.
Il est unique de développer des produits aussi innovants et surtout délicieux avec une matière première locale durable. Aucune importation n’est requise. La nourriture locale est maintenant plus que jamais nécessaire.
Je suis responsable commercial et responsable du développement des affaires. J’ai trouvé très spécial que l’entreprise familiale de ma belle-famille ait été fondée en 1889 par une femme, Emérence, qui, comme moi, avait deux enfants. Je suis si heureuse de pouvoir maintenant suivre ses pas.
Bien sûr, cela ne s’est pas fait sans combat. Au moment de la reprise, les produits de la charcuterie traditionnelle étaient préparés à l’atelier, avec les Rillettes comme pièce maîtresse. Mais avec des saucisses, du jambon et du salami, vous ne pouvez pas faire la différence en tant que PME aujourd’hui.
Le monde tourne aussi plus vite qu’avant et je voulais tenir compte du climat, de la souffrance animale, de la santé… C’est pourquoi nous avons également décidé de développer une gamme différente, destinée au consommateur moderne, qui n’a plus forcément envie de manger de la viande ou du poisson tous les jours. La recherche de produits végétariens a alors débuté. Bien sûr, mes bagages de pharmacien m’ont été utiles; la santé et la prise en charge de mes « patients » sont soudainement devenues très évolutives.
Qu’avez-vous mis en place pour réinventer les traditions et faire évoluer le marché existant ?
Le monde change rapidement et la manière dont les gens travaillent, vivent, consomment, font des affaires, etc. n’est plus du tout comparable à ce qu’elle était autrefois. Je m’en suis aussi rendue compte moi-même, en tant que mère de 2 enfants.
Le modèle commercial de «l’usine» ou du studio était principalement destiné aux bouchers et à la restauration, tandis que les consommateurs achètent désormais principalement dans le commerce de détail et en ligne. Nous avons osé affronter cela et avons commencé à travailler dessus. En vue de notre nouveau marché, le modèle commercial (y compris le modèle de distribution) et les produits ont été renouvelés avec le flair et le style nécessaires.
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« Dans un monde en constante évolution où la sensibilisation à l’alimentation et au climat ne cesse de croître, nous voulons utiliser BonRill pour atteindre les flexitariens, mais aussi les végétariens et les végétaliens. » Nous voulons proposer des alternatives durables et solides pour stimuler une alimentation plus variée, sans avoir à sacrifier cela sur le goût, la texture et le mordant.
Que signifie pour vous être une « Bold Woman » dans le monde du travail ?
« Be Bold and make it happen! »
Je crois fermement qu’une personne, et encore plus une femme, peut changer le monde. Si tu peux le rêver, tu peux le faire. Créez votre propre différence et créez votre propre effet domino. Et le faire sans se laisser rebuter par les traditions ou les conflits générationnels. Vous ne demandez pas la permission, vous y allez et vous le faites.
De plus, faire mieux c’est bien, mais faire le bien c’est tellement mieux. Faire le bien (surtout en termes de durabilité) devrait toujours être l’objectif. Il ne s’agit pas seulement de conquérir le monde, si vous pouvez aussi améliorer le monde, alors vous êtes au bon endroit. C’est une si grande satisfaction d’avoir transformé une ancienne entreprise traditionnelle en une entreprise d’avenir pour laquelle il est également agréable de travailler.
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