Attentats: les limites de l’empathie
© Veronique Pipers

Attentats: les limites de l’empathie

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Hier soir encore, la peur a figé le centre de Bruxelles. On a évité le pire, certes, mais cette guerre terroriste hybride et incontrôlable laisse des traces partout où elle passe. Et les conséquences sont terribles.

Il y a la peur d’abord. Celle qui nous cloue sur place, nous fait éviter les endroits bondés, nous fait réfléchir à deux fois avant de choisir une destination de vacances, celle enfin qui nous éloigne de l’autre. Hier soir encore, les messages ont défilé sur Facebook et Twitter : « Réaliser que ça ne te fait presque plus rien. Déjà. » ; « Tout ce remue-ménage pour si peu,… » ; « C’est presque devenu banal. » ; « Déjà on peut être sûr que l’auteur est de Molenbeek. »

Nous en sommes-là ? A tout mélanger ? A imputer ces actes horribles, commis par des Fous de Dieu, à l’ensemble des musulmans ? Avons-nous atteint les limites de l’empathie ? Autant de questions qui méritent que l’on y réfléchisse et, surtout, que l’on apporte des réponses.

D’abord comprendre. Le psychanalyste Jean-Michel Hirt s’est exprimé sur le profil psychologique des jihadistes sur France Info : « Ils ne sont pas très différents de vous et moi. lls souffrent de toutes les pathologies que nous connaissons dans la société : certains sont très névrosés, d’autres délirent, d’autres sont psychotiques ou suicidaires. Ils tentent de résoudre des difficultés psychiques par des comportements dangereux à la fois pour eux et pour les autres. Leur idéal mortifère a pris toute la place dans leur personnalité.

Comme tous les passages à l’acte, les crimes que les jihadistes commettent se font dans une sorte d’aveuglement, de sidération de la conscience. Mais encore une fois, il s’agit juste d’une régression qui n’est pas irréversible. » Une régression qui n’est pas irréversible, c’est là qu’intervient notre réflexion : plutôt que de « déradicaliser », pourquoi ne pas prendre le mal à la racine et proposer aux jeunes les outils nécessaires pour faire front aux recruteurs. En leur offrant des perspectives d’avenir, des raisons d’espérer.

Dans le Marie Claire du mois de juillet, nous avons a réalisé un reportage sur les initiatives positives qui existent à Molenbeek. Il y en a et elles donnent des résultats. Puissent les politiques leur accorder le soutien financier nécessaire pour que le vivre ensemble ne tourne pas à la tragédie.

Anouk Van Gestel Voir ses articles >

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