Adieu Jane Birkin : les discours poignants de ses filles Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon
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Adieu Jane Birkin : les discours poignants de ses filles Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon

Par Juliette Hochberg
Temps de lecture: 3 min

Le matin du lundi 24 juillet 2023, en l'église Saint-Roch à Paris, les funérailles de Jane Birkin ont rassemblé les proches et les amis intimes de l'icône disparue huit jours auparavant. Deux discours emplis d'anecdotes émouvantes et de profonde émotion ont été prononcés par ses filles, Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon, offrant ainsi deux témoignages d'amour bouleversants.

Jane Forever. Ou : Merci Jane Birkin. Quelques mots simples inscrits en lettres capitales sur les pancartes de fans qui suivent les obsèques de l’artiste disparue dimanche 16 juillet 2023, retransmises sur écran géant, à l’angle de la rue Saint-Honoré et de la rue des Pyramides, à Paris, ce lundi 24 juillet au matin.

Quelques mètres plus loin, à l’intérieur de l’église Saint-Roch, la famille et les amis de la disparue – Carole Bouquet, Benjamin Biolay, Vanessa Paradis, Chiara Mastroianni, Alain Souchon, Matthieu Chedid, Sandrine Kiberlain, ou encore Sheila… -, lui rendent un dernier hommage.

« Jane B. » par Charlotte Gainsbourg

Derrière le micro, Catherine Deneuve apparaît profondément remuée. Puis la voix juvénile de Jane Birkin sur Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve résonne dans la chapelle, et la foule de fans en extérieur applaudit, chaleureusement. Charlotte Gainsbourg, cadette de la regrettée icône, lit alors son au revoir à celle qu’elle avait récemment filmé, dans son documentaire à fleur de peau Jane par Charlotte.

Je vois déjà le vide qu’elle nous laisse. C’est ma maman, c’est notre maman, sa Jeanette, votre Jane B.

Des larmes dans la voix, elle débute ainsi : « Je remercie mon père [Serge Gainsbourg, ndlr] d’avoir tant aimé ma mère. Et je remercie ma mère de l’avoir tant aimé aussi. Je me retrouve orpheline. Je vois toutes vos âmes en peine sans elle. Je vois déjà le vide qu’elle nous laisse. C’est ma maman, c’est notre maman, sa Jeanette, votre Jane B. »

Charlotte Gainsbourg, pudique et bouleversante, livre les paroles de la chanson Jane B, écrite par son père, et parue dans l’album Jane Birkin – Serge Gainsbourg en 1969, qui, dans la bouche de l’enfant endeuillé prennent un nouveau sens, déchirant. Dans cette église, Charlotte Gainsbourg cherche sa mère disparue pour toujours.

« Signalement : Yeux bleus, cheveux châtains. Jane B., Anglaise. De sexe féminin. Âge : entre vingt et vingt et un. Apprend le dessin. Domiciliée chez ses parents. Yeux bleus, cheveux châtains. Jane B, teint pâle, le nez aquilin, portée disparue ce matin, à cinq heures moins vingt. Yeux bleus, cheveux châtains, Jane B., tu dors au bord du chemin, une fleur de sang à la main. »

 

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Les souvenirs de Lou Doillon

Lou Doillon, fille de Jane Birkin et Jacques Doillon, prend courageusement le relais de sa sœur. Elle raconte sa mère, sa personnalité, ses engagements, sa passion, et sa vie de famille, à travers des anecdotes, qui ont marqué l’enfant qu’elle fut, des histoires touchantes, parfois drôles, comme lorsqu’elle raconte que la défunte avait jeté par inadvertance un diamant, retrouvé bien plus tard car Jane Birkin avait oublié de descendre la poubelle, ou que sa mère avait noté sur sa main le nombre de contractions de Lou Doillon et, le jour de l’accouchement, avait tendu son bras où tout s’était effacé à la sage-femme.

« Il y a toi », répète-t-elle, très émue, en début de chaque souvenir. Parmi ces poignants « Il y a toi » : « Il y a toi dans la voiture quand je t’annonce pour Kate [Kate Barry, fille aînée de Jane Birkin, est décédée en 2013, ndlr] », « Il y a toi qui as si peur chaque fois de monter sur scène », « Il y a toi à peine debout allant manifester encore une fois », « Il y a toi dans la Renaud 5, ton visage couvert de stickers Touche pas à mon pote », « Il y a toi debout pour le mariage de Ben [Ben Attal, le fils de Charlotte Gainsbourg et Yvan Attal, s’est marié quelques jours avant que sa grand-mère s’éteigne, ndlr], « Il y a toi qui meurs et qui revis encore une fois et encore une fois », « Il y a toi qui aimais ton public plus que tout ».

Maman, merci pour toutes ces aventures. Merci de ne pas avoir été ordinaire, raisonnable et docile. 

« Il y a » aussi, dans ce magnifique discours de Lou Doillon, « Charlotte que l’on va voir sur ses premiers tournages », « Kate et toi qui escaladent une grille en Angleterre », « Charlotte et Kate dans cette maison au Pays de Galles pleurant de rire en regardant qui a les genoux qui touchent ». « Il y a les lettres d’amour de Jacques [Jacques Doillon, ndlr] entourées d’un ruban rouge que j’ai trouvé au chevet de ton lit », confie aussi la fille de l’ancien couple.

La benjamine de Jane Birkin conclut comme sa grande sœur avait commencé : par un remerciement. « Maman, merci pour toutes ces aventures. Merci de ne pas avoir été ordinaire, raisonnable et docile. Ce monde de demain, bien paisible et raisonné… Ça m’emmerde déjà. »

 

Cet article est paru pour la première fois sur Marie Claire France.

Si le sujet vous intéresse, jetez un oeil à « Jane Birkin, l’icône intemporelle qui a marqué les seventies », « « Oh Jane, on vous aimait tant » : notre hommage à Jane Birkin » ou encore « Cartier réédite la montre Baignoire, avec Lou Doillon comme égérie ».

Malvine Sevrin Voir ses articles >

Des podiums parisiens aux dernières nouveautés skincare qui enflamment TikTok, je décrypte les tendances pour Marie Claire Belgique. Passionnée de voyage, de mode et de beauté, je partage mes coups de coeur dénichés aux quatre coins du globe. En tant que rédactrice en chef digital, j'ai également à coeur de mettre en lumière les histoires inspirantes de femmes à travers notre site et sur nos réseaux sociaux.