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Ils sont huit. Huit auteurs contemporains francophones ayant comme dénominateur commun la volonté de participer à une société plus solidaire. Céline Alvarez, Christophe André, Catherine Gueguen, Ilios Kotsou, Frédéric Lenoir, Caroline Lesire, Frédéric Lopez, Matthieu Ricard ont réunis leurs voix dans le livre Transmettre. Pour nous partager leurs savoirs – à force d’études, de recherches et d’expériences – et nous faire réaliser l’importance de la transmission avec nos proches. Et plus particulièrement nos enfants. Comment bien transmettre? Voici 5 conseils à suivre :
1. Faire ce que vous dites
« Par-delà des contenus que nous voulons partager avec nos enfants ou notre entourage, nous transmettons une manière de fonctionner, de nous relier les uns aux autres, une façon d’intégrer ou de transgresser les interdits, même si, bien souvent, nous n’en sommes pas conscients. Nos émotions et nos états affectifs, quels qu’ils soient, sont perçus par les autres: c’est ce qu’on appelle la contagion émotionnelle ».
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Nous accordons souvent plus d’importance au contenu de ce que nous transmettons qu’à notre manière de la transmettre. Or, le savoir-transmettre vient de ce que nous sommes. Vous voulez que votre enfant soit poli, dise ‘bonjour’ et ‘merci’. Alors, montrez-lui l’exemple! Arrêtez de jurez. Remerciez-le quand il met la table ou range sa chambre. Proposez à une dame âgée votre place dans le métro. Aidez un enfant à attraper son ballon dans la haie… « Depuis l’enfance, nous apprenons par imitation. Ce sont les attitudes et les comportements que nous observons le plus souvent qui vont nous être prioritairement transmis. On peut donc en déduire que s’il y a contradiction entre le contenu du message et la manière dont il est transmis, c’est cette contradiction qui sera enregistrée, au détriment du fond ».
À retenir Le respect est enseigné aux enfants en les respectant.
2. Ralentir
« La transmission nécessite de la lenteur, de la continuité, du lien« . C’est ce qui la distingue de la communication. « Pour simplifier, on pourrait décrire la communication comme le transport d’une information dans l’espace, alors que la transmission permet de partager un contenu dans le temps, de l’inscrire dans une durée qui nous dépasse et dépasse même celui qui le reçoit.’ Dans notre culture de l’immédiateté, voilà un joli défi de contre-pied à relever…
À retenir Lever le pied, prendre le temps, construire. Plus solidement. Pensez aux Trois Petits Cochons…
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3. Accueillir ses émotions
« La plupart des parents s’informent énormément sur l’évolution physique de l’enfant, mais il méconnaissent les stades de développement affectif et émotionnel. Et notamment le fait que le cortex orbito-frontal, qui contrôle les impulsions et les émotions, ne commencent à maturer qu’entre l’âge de 5 et 7 ans et en fonction de l’attitude de l’entourage« . Traduction: crier à un enfant de 2 ans ‘arrête ta comédie’ quand il se roule par terre de colère est une aberration. « Ce n’est pas qu’il ne veut pas, c’est qu’il ne peut pas. Il ne se contrôle pas. Il ne peut pas prendre de recul et évaluer la situation ». Il ne peut pas se dire « Je suis en colère, mais je comprends pourquoi, ce n’est pas si grave, je vais trouver une solution pour ne plus être en colère ». Idem pour les peurs. « Il subit des tempêtes émotionnelles de plein fouet, il vit de vraies souffrances, de grandes angoisses, des paniques, de profonds chagrins. Ce ne sont ni des caprices, ni des troubles pathologiques du développement. Et il n’est pas en train de devenir un tyran ». Pas question de devenir laxiste pour autant, plutôt de faire confiance à l’enfant. « Exprimer ses émotions est nécessaire, cela apaise et régule le cerveau émotionnel. Réguler ses émotions, cela s’apprend et nécessite de l’entraînement ». Envie
À retenir Aider l’enfant à exprimer ses émotions. Avec une attitude bienveillante: douceur, chaleur dans le regard et le ton de la voix.
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4.Oser le maternage
« Prendre soin, réconforter, câliner, toutes ces attitudes ont un impact très positif sur la maturation du cerveau, des lobes frontaux, des circuits cérébraux et donc sur les facultés intellectuelles et affectives. Et le maternage est bénéfique à tout âge ». Donc oui, même le grand dadet de 17 ans qui claque la porte parce que ‘Tu ne peux pas comprendre » a besoin de vos bras…
À retenir Materner les enfants développe leur mémoire et leurs facultés d’apprentissage. On adopte le gros câlin avant chaque examen!
5. Nourrir la motivation
« Si nos enfants échouent à l’école, ce n’est peut-être pas parce que les tâches que nous leur proposons sont trop compliquées pour eux mais peut-être parce qu’elles sont indignes de leur grande intelligence. Ainsi en ne respectant pas la capacité naturelle, complexe, vivante, et très sophistiquée des jeunes enfants à apprendre, ils finissent par peiner à assimiler les basiques que nous souhaitons leur transmettre« . Créer un environnement plus riche et plus stimulant est une piste mais ne suffit pas pour la transmission: si l’enfant subit l’activité, qu’il n’est pas motivé, il ne peut pas mémoriser la connaissance à acquérir. Ou alors de manière superficielle. Arrêtons de les comparer et de les juger. Les enfants évoluent à leur propre rythme, développent une compétence, plus tard une autre. Laissons-les grandir. Chacun à leur rythme.
À retenir Recréer un environnement stimulant où chacun se sent relié aux autres et soutenu par eux. Jouer à des jeux de coopération, plutôt que de compétition. Eviter de comparer les enfants. Partir de leurs intérêts pour apprendre: « Oh maman, regarde, une fourmi » – « Tiens, et si on essayait de comprendre leur mode de fonctionnement? » ou « Et si on comparait l’infiniment petit à l’infiniment grand… »
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