Vestale sacrificielle dans ses voiles immaculés, blancheur virginale des atours de la jeune mariée des temps anciens… La longue robe blanche évoque toutes sortes de réminiscences venues du passé qui, si elles évoquent un romantisme éthéré à l’esthétisme attirant, posent tout de même un certain nombre de problèmes symboliques. Outil de contrôle de la virginité des épouses, symbole de la pureté supposée des femmes chastes, ce sont des références qui nous rejetons toutes aujourd’hui
Et pourtant, il y a quelque chose d’irrésistible dans cette évocation de la jeune fille à peine adulte, qui est sur le point de découvrir la femme qu’elle devient, et le monde dans lequel elle vit. C’est une célébration des commencements, du moment où tous les possibles étaient encore ouverts.
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Et puis nous vivons à une époque qui aime utiliser les codes et les clichés pour mieux les détourner et en réinitialiser la signification. Une dentelle très 19e siècle, collet serré, qui dévoile la culotte en transparence (Miu Miu) ou, plus décomplexée, révèle la structure d’un corsage-corset provocant (Christian Dior). Des robes de cotonnade à mi chemin entre la tenue de plage et l’esprit belle des champs révèlent un érotisme inattendu par de grandes ouvertures sur les côtes (Zadig & Voltaire) parfois attachées de bandeaux façon bondage discret (Céline).Plus audacieuse encore, la déconstruction d’une robe nuisette qui évoque en permanence le désordre d’un lit défait (Joseph), ou la décontraction rock de grands volumes de tissu fin qui masquent et révèlent le corps au gré des mouvements (Ann Demeulemeester). Voilà ce que sont désormais les vraies jeunes filles: cool, sexy, sûres d’elles et sans peur.
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