Tout ce qu’il faut savoir sur notre cover girl Anouck Lepère
© Emil Pabon

Tout ce qu’il faut savoir sur notre cover girl Anouck Lepère

Par Timon Van Mechelen
Temps de lecture: 5 min

Depuis le début des années 2000, Anouck Lepère a défilé pour les maisons de couture les plus prestigieuses. Égérie internationale de Shiseido, elle est apparue dans des campagnes Louis Vuitton et Chanel. Vingt ans après avoir fait la une des magazines italiens et américains Marie Claire, elle brille pour la première fois sur la cover de l’édition belge.

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« Si quelqu’un peut enflammer le monde sur son passage, c’est bien elle », a affirmé un jour le photographe de mode Mario Testino au sujet d’Anouck Lepère. Une déclaration qui n’a pas pris une ride, comme en témoigne notre shooting. À 43 ans, la mannequin a vu du pays. Après avoir longtemps vécu à New York et à Londres, elle est de retour à Anvers.

« Ici je me détends. Ma famille et mes meilleurs amis y vivent et, lorsque j’ai envie d’un peu plus d’effervescence, je ne suis qu’à deux heures de train de Paris et Londres », explique Anouck lors de notre entretien dans sa ville natale. On peine à croire qu’elle est entrée dans sa quatrième décennie. Discrètement vêtue d’une robe en lin et d’espadrilles, les cheveux peignés en arrière, la peau jeune et lisse, elle est à la fois féminine et forte. On la prendrait à tort pour une femme d’une vingtaine d’années. Jusqu’à ce qu’on réalise qu’elle est dans le métier depuis plus de 20 ans. Comme elle est constamment abordée sur la terrasse où nous sommes installés, nous prenons la direction des Scheldekaaien, des quais de l’Escaut.

 

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Tout en marchant, elle enfile une paire de lunettes de soleil Chanel XXL. « Un cadeau de Karl Lagerfeld quand j’ai fait un shooting pour lui. » Pensive, elle marque un temps d’arrêt, puis reprend. « C’était un homme charmant, avec lequel il était très agréable de travailler. Très terre à terre aussi. Il parlait à tout le monde, même à l’assistant des assistants. Ça en dit long sur une personne. »

D’étudiante en architecture à top model

Anouck, fille lambda de Mortsel, étudiait l’architecture à l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers.

« Un étudiant en mode m’a demandé de défiler pour lui lors du show de fin d’année. Dans la foulée, j’ai fait un casting pour Walter Van Beirendonck. On m’a demandé ensuite de participer au défilé suivant à Paris. S’en est suivi un défilé de Dries Van Noten, où j’ai croisé un agent qui m’a conseillé de tenter ma chance à New York. Je me suis donné deux mois, j’y suis restée près de sept ans. »

De son propre aveu, elle n’a jamais rencontré de difficultés en tant que jeune fille de 20 ans seule aux États-Unis. « J’ai beaucoup voyagé avec mes parents, je me sens facilement chez moi un peu partout. Je ne suis pas facilement impressionnée par quoi que ce soit, ce qui a certainement joué en ma faveur. »

Après une première grande mission new-yorkaise pour une campagne Hugo Boss, elle défile comme mannequin lingerie pour Victoria’s Secret, ce qui a accéléré les choses. Elle participe aux côtés de Naomi Campbell et Kate Moss à des campagnes Louis Vuitton et défile en exclusivité pour Prada. Elle est le visage du parfum Coco Mademoiselle de Chanel, fait la couverture de tous les grands magazines de mode et parcourt le monde pendant quatre ans en tant qu’ambassadrice internationale de Shiseido.

Selon les experts, elle a été pendant un temps l’une des cinq mannequins les mieux payées au monde. Quand on tape son nom dans Google Images, on la voit faire la fête avec des célébrités internationales. « C’était une période incroyable. Je fréquentais des endroits dont la plupart des gens ne peuvent que rêver. Depuis l’arrivée d’Instagram, même ces fêtes exclusives ont fini par ressembler à du travail : je ne pouvais plus faire ou porter ce que je voulais. On m’a conseillé d’engager un styliste et un agent de relations publiques. C’est alors que j’ai dit adieu à la jet-set. Parfois, je regrette de ne pas avoir commencé à poster davantage sur Instagram à l’époque, surtout quand je vois ce que certains modèles gagnent aujourd’hui par ce biais-là. Même si je crois que ça ne me ressemble pas de partager ma vie en permanence. »

Vie de mannequin, vie difficile ?

L’année dernière, sur Instagram, une autre top belge, Hannelore Knuts, a évoqué sans ambages les travers de l’industrie de la mode. Elle a mis par écrit sa frustration de voir qu’après 20 ans dans le monde de la mode, les pratiques peu vertueuses et le manque de respect envers les mannequins restent d’actualité. Dans une récente interview accordée à BBC Radio 4, Kate Moss a également abordé les dangers du mannequinat. À 15 ans, elle a dû enlever son tee-shirt devant un photographe masculin.


« Je n’ai jamais rien vécu de ce genre », précise Anouck Lepère. « Mais il est vrai que la vie de mannequin semble parfois plus glamour qu’elle ne l’est en réalité. J’ai dû un jour poser pendant des heures en bikini dans une pièce où la température était proche de zéro. Une autre fois, il n’y avait pas de catering, alors que tout le monde sait que les mannequins n’ont pas le temps d’acheter de quoi manger entre deux défilés. Habituellement plutôt docile et peu encline à me plaindre, j’ai cette fois-là exprimé mon malaise. Il faut croire que le message est passé, parce que ça ne s’est plus jamais reproduit. Quoi qu’il en soit, beaucoup de choses ont changé ces dernières années. La plupart des magazines et des marques ne travaillent plus avec des mannequins mineurs ou trop maigres et depuis 2016, avec la Model Alliance, nous pouvons compter sur notre propre syndicat. »

Anouck a volontairement ralenti la cadence, mais elle n’a pas pour autant mis un terme à sa carrière de mannequin. L’année dernière, elle a posé en couverture du Vogue Russie et Ukraine, et elle apparaît régulièrement dans des campagnes et des éditoriaux mode. « Je suis un caméléon qui peut s’adapter à n’importe quel environnement. J’ai un physique très juvénile, ça aide. Je vais encore rester dans les parages un moment. Une chance, car même si j’ai fait et vu beaucoup de choses, je continue à penser que c’est merveilleux de faire ce job, entourée de vêtements magnifiques et de personnes agréables. »

marie claire belgique

Anouck Lepère en couverture de l’édition septembre 2022 du Marie Claire Belgique.

 

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Des podiums parisiens aux dernières nouveautés skincare qui enflamment TikTok, je décrypte les tendances pour Marie Claire Belgique. Passionnée de voyage, de mode et de beauté, je partage mes coups de coeur dénichés aux quatre coins du globe. En tant que rédactrice en chef digital, j'ai également à coeur de mettre en lumière les histoires inspirantes de femmes à travers notre site et sur nos réseaux sociaux.