Comment vous est venue l’idée de créer des bijoux?
Axelle Delhaye: « je suis une chineuse passionnée, forme en antiquariat à la Cambre. Les bijoux anciens me fascinent. Tout particulièrement les pièces du 19ème siècle. Dans le registre du bijoux, l’époque victorienne est tout simplement fascinante. A l’époque, les bijoux étaient un moyen d’expression, une manière de traduire subtilement des sentiments cachés. L’hirondelle, par exemple, signifiait qu’un être cher était parti en voyage. La perle était synonyme de fidélité. Sur certaines bagues, une succession de pierres symbolisant chacune un mot, permettait de créer des phrases. Quant aux fleurs, elles traduisaient des concepts comme la fidélité, la pureté ou encore le courage. Le 19ème siècle a aussi été traversé par d’innombrables découvertes, dont l’art japonais qu’on retrouve dans le design de nombreux bijoux. »
Bien que vintage, vos créations n’en restent pas moins contemporaines…
« Oui, car je veux que les femmes aient envie de les porter aujourd’hui. Je trouve dommage de fondre une pièce sous prétexte qu’elle n’est plus à la mode. J’ai envie de donner une seconde vie aux bijoux que je chine en les transformant. Hors d’une broche en forme d’araignée (un animal très présent dans l’imaginaire japonais), je construits un bracelet, par exemple. Je me sers aussi des chaines d’anciennes montres à gousset pour en faire des colliers agrémentés de charms. Mon travail repose sur l’idée de transmission. Chaque pièce est unique. Je suis d’ailleurs tellement attachée à mes bijoux qu’il m’est parfois difficile de m’en séparer. J’espère créer un produit d’anti-consommation que les femmes doivent porter de manière un peu décalée dans un esprit éclectique et contemporain. »
Parlez-nous de ce nouveau boudoir?
« J’ai tenu pendant quelques années une boutique de bijoux place Brugmann. J’y proposais déjà mes propres pièces. Avec ce nouvel espace, j’ai eu envie de recommencer une nouvelle aventure. D’abord parce que j’adore ce quartier. J’ai donc cherché à mixer ma collection et celles de créatrices branchées dont les styles sont complémentaires au mien: Pascale Montvoisin dont les bijoux sont inspirés de la nature, Stone et Maria Tash pour l’esprit plus rock, la marque belge Woodbury ou encore Delfina Delletrez qu’on ne présente plus. Côté ambiance, j’ai voulu un intérieur féminin avec des tons poudrés, du laiton, du velours, de jolis bouquets de fleurs. Quant à l’ambiance musicale, elle est signé Darko qui a élaboré la playlist du magasin. »
AXL 51 rue Mignot Delstanche 1050 Bruxelles