Lous and The Yakuza est de retour avec son album « Iota »
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Lous and The Yakuza est de retour avec son album « Iota »

Par Joëlle Lehrer
Temps de lecture: 4 min

Son nouvel album, Iota, a été conçu entre Los Angeles, New York, Miami et Mexico. Lous n’a jamais autant voyagé que cette dernière année. Et ce ne sont pas seulement de nouvelles chansons qu’elle a ramenées de ces déplacements comme elle le raconte dans cet entretien spontané.

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Dans le bol de gommes sucrées posé sur la table, elle ne va choisir que les jaunes et les bleues. Le bleu pétant est aussi la couleur de ses sandales. Et elle porte un jean baggy qui laisse apparaître un caleçon mauve. Lous and The Yakuza est habillée comme une rappeuse même si elle ne fait toujours pas de rap. Mais des rappeurs sur son nouvel opus, on en entend. Ainsi Benjamin Epps et Damso. Le son de Iota est extrêmement urbain. Avec une influence latino. Rien d’étrange. C’est le son de l’époque.

Ce nouvel album s’intitule Iota. Qu’avez-vous de commun avec l’alphabet grec ?

Rien, par contre, je ressens quelque chose à l’égard de la signication française. Un iota. Cela désigne une quantité infime, presque rien.

Iota débute par une sorte de prière qui aurait pu être enregistrée dans une chapelle.

En effet. Et cela me donne une idée pour faire un chouette visuel. Pour l’instant, je préfère le confort du studio. Cela me permet de me concentrer sur beaucoup de choses et actuellement, je ne suis pas sur la captation alternative. J’aime les prises de sons bien propres qui dépendent de facteurs que je peux contrôler.

 

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J’ai l’impression qu’il y a chez vous une part de mysticisme.

On me le dit souvent mais je ne sais pas si c’est aussi mystique que ça. J’ai une part de spiritualité faite de plein de choses que j’ai apprises, construites et déconstruites. Quand on a été éduquée dans une certaine religion, c’est compliqué d’en sortir. D’ailleurs, je ne ressens pas l’envie de sortir de ma religion, le christianisme, mais j’avais envie de me positionner par rapport à ça. Savoir pour qui je devais chanter des louanges. C’est peut-être cela que vous ressentez.

Dans Autodéfense, vous faites des rimes avec «confiance», «méfiance», «enfance», «innocence». Quel est le lien, selon vous, entre ces états ?

Dans notre enfance, nous sommes tous innocents. C’est la beauté même de l’enfance. L’ignorance peut créer la paix intérieure. Tant qu’on n’est pas au courant des maux du monde, on ne peut pas en souffrir. Quand, petite, j’ai appris qu’il y avait la famine et la guerre, cela m’a brisé le cœur. Un enfant n’est pas prêt à entendre ça. Quant à « confiance » et « méfiance », il s’agit de mes relations avec à peu près tout le monde. J’ai confiance en tout le monde et je me méfie de tout le monde.

Et comment vous protégez-vous ?

Ah ! Ça, je l’ai appris, cet été. Je protège mon esprit en ne parlant pas quand les gens veulent que je le fasse. On veut tout le temps que je parle et on m’appelle toutes les dix minutes. Et je me suis rendu compte que bien souvent, cela pouvait attendre. Alors, autant que je prenne du temps pour moi. Je me protège en restant loin du chaos. Au quotidien, chez moi, je suis très calme. Je lis énormément. J’ai vidé trop de fois mon énergie avec de mauvaises personnes. Et depuis cet été, j’ai décidé que c’était terminé. Je place mon énergie en priorité et cela ne plaît pas à beaucoup de personnes. J’ai choisi de passer au premier plan pour la première fois de ma vie.

 

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Pourtant, vous avez choisi d’être artiste, «frontwoman», donc d’être au premier plan.

Je ne suis « frontwoman » que lorsque je me trouve sur scène. Sinon, dans ma vie, ce n’est pas mon souhait. Je n’ai pas envie d’attirer l’attention. Être au centre de l’attention me met mal à l’aise.

Dans La Money, vous dressez le constat assez triste d’une relation sentimentale où l’argent vient tout gâcher parce que la femme gagne plus que l’homme. Qu’avez-vous appris de ça ?

Beaucoup d’hommes ne sont pas à l’aise avec le fait que leur conjointe gagne bien sa vie. J’ai trouvé ce problème tellement ridicule que j’ai choisi de chanter ce morceau en criant.

L’autre est censé être content si je réussis bien ma vie. Mais la haine ou la jalousie, cela m’a mise en rage. Tout pouvait briser cette histoire mais si on m’avait que c’était l’argent qui le ferait… Toutes les femmes que je connais dans ce métier connaissent ou ont connu ce genre de situations.

Votre regard sur le monde a-t-il changé ces deux dernières années ?

J’ai beaucoup lu et beaucoup vécu. Et je pense que c’est le combo gagnant pour changer de philosophie. J’ai compris ce que causait l’égo dans la vie et je me suis engagée dans une bataille sainte contre ce dernier. Je veux que mon égo n’existe que lorsque j’en ai besoin et non qu’il me surprenne.

 

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Quand vous a-t-il surprise ?

Lorsque j’agis comme une merde. Mais quand j’agis comme ça, cela n’a rien à voir avec mon statut d’artiste. C’est plutôt lorsque je fais une mauvaise blague. J’ai un humour très noir. D’ailleurs, je me garde de le montrer en public. Il m’arrive aussi d’adopter un ton autoritaire. Pour en revenir à la question précédente, depuis le Covid, Black Lives Matter, l’Ukraine, la révolte des Iraniennes, bien sûr, le monde a changé. J’ai cessé de regarder les infos, ça me faisait pleurer.

Quels sont les endroits à Bruxelles que vous recommanderiez à un ami étranger ?

Le Parvis de Saint-Gilles et particulièrement, le Café Flora. C’est là que j’aime lire, écrire et manger un burger au poulet. Et j’aime aller à Matongé pour acheter des perruques !

Lous and The Yakuza, Iota, Sony Music, sortie le 11 novembre.

 

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Malvine Sevrin Voir ses articles >

Des podiums parisiens aux dernières nouveautés skincare qui enflamment TikTok, je décrypte les tendances pour Marie Claire Belgique. Passionnée de voyage, de mode et de beauté, je partage mes coups de coeur dénichés aux quatre coins du globe. En tant que rédactrice en chef digital, j'ai également à coeur de mettre en lumière les histoires inspirantes de femmes à travers notre site et sur nos réseaux sociaux.

Tags: Musique.