Vous nous faites le pitch d’Un Amour qui n’en finit pas d’André Roussin ?
« C’est l’histoire d’un homme qui fait une cure à Divonne les bains. Il y rencontre une femme et lui propose un marché : « Madame je voudrais vous aimer ». Elle lui répond « Je suis mariée » et il rétorque « Justement moi aussi ». Le marché est de l’aimer d’un amour platonique. « Je vous écrirais tous les jours de ce que nous ferons, vous serez ma déesse. En retour, vous devez juste accepter de recevoir mes lettres, vous ne devez pas me répondre, je ne vous demande rien ».
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Amusée, la femme accepte. Mais une fois de retour dans leurs foyers respectifs, les conjoints s’en mêlent, et cela prend une tournure différente chez chacun. La question que pose la pièce est : ‘Jusqu’où est-on est prêt à accepter par amour ?’. La pièce est drôle et tendre à la fois. Et super bien écrite. »
Et vous, accepteriez-vous cette situation ?
« Je n’accepterais pas que quelqu’un écrive tous les jours à mon conjoint. Je trouve cela complètement spéc’ ! Dans la pièce, celui qui a la réaction la plus normale est le personnage interprété par Pierre Pigeolet qui dit à sa femme qu’elle est folle d’accepter ça. Que cet homme en voudra toujours plus. Christelle Pirinelli, sa femme, n’a pas cette vision là, elle cela l’amuse. Mon personnage, Germaine, la femme de celui qui écrit, a un côté assez manipulatrice : je suis habituée à ce que mon mari me trompe… mais pas ce genre de tromperie qui la désarçonne. Selon elle, par l’esprit… on peut tout faire ! Son mari est totalement égocentrique : il ne pense qu’à son bonheur et écrit pour son plaisir à lui. Mais notre relation est bizarre, très maternelle, très étouffante. »
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À quoi ressemble l’amour idéal ?
« Pour moi, c’est être ensemble et que tout se passe bien. Quelqu’un de gentil, honnête. Je fais une annonce? (rires). Quelqu’un de compréhensif, de calme, droit dans ses bottes… Un complice. »
Vous n’avez pas peur de vous enlaidir pour vos rôles…
« J’aime bien les rôles de composition, je trouve cela plus riche. Puis bon, soyons honnêtes, je n’ai pas un physique classique de jeune première. Cela m’amuse plus de composer un personnage que faire la jeune première amoureuse. Cela peut être chouette de temps en temps mais cela m’amuse plus de me transformer. »
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En sortant du Conservatoire de Bruxelles, vous aviez décroché les premiers Prix d’art dramatique et de déclamation. Pourquoi avoir choisi de mettre votre talent au service de la comédie ?
« Parce que j’adore ça ! J’aime entendre les rires des spectateurs. J’aime faire passer plusieurs émotions. En tant que spectatrices aussi, j’aime aller voir des comédies. Ce n’est pas que je n’aime pas le drame. J’imagine que cela viendra, mais ce n’est pas une priorité pour moi. Ce n’est pas un but en soi. Je n’ai pas de plan établi, je me laisse porter parce que qui vient, pas les différentes rencontres. Je suis déjà ravie qu’on me propose des trucs ! C’est tellement compliqué de devenir, enfin de rester, comédienne. Je suis contente qu’on me fasse confiance. Je croise les doigts pour que cela continue. »
Quel est le secret pour être une bonne comédienne ?
« Etre à l’écoute, rencontrer les gens, être patient, gérer nerveusement les moments où on travaille et ceux où l’on ne travaille pas. Etre disponible à ce que désire le metteur en scène. C’est un échange. »
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Quels sont les trois rôles qui vont ont le plus inspirés ?
« Mes trois projets les plus marquants étaient ‘Musée haut, Musée Bas’ de Jean-Michel Ribes. Le premier projet après le Conservatoire lancé avec une bande de copains. On a bien déliré là-dessus, cela m’avait vraiment beaucoup éclatée. Ensuite, il y a eu l’écriture de la Revanche de Gaby Montbreuse avec Victor Scheffer qui m’a permis de me frotter aux monologues et aux chansons des années 20-30 dont je suis friande. Je les trouve tellement savoureuses. Je voulais faire découvrir des chansons différentes de celles de Piaf ou Chevalier. Et enfin La Mélodie du Bonheur. Ze pièce : 40 musiciens, 11 enfants, 2 capitaines Von Trapp… Un truc en toute simplicité en plein air (rires). Je jouais Maria, la maman et je voulais un vrai lien de complicité avec les enfants. Pas un truc faux de théâtre. Cela a pris tout de suite. C’était un vrai bonheur… »
Dans votre C.V., on voit que vous avez suivi des cours d’escrime, cela vous sert vraiment ?
« (Rires) Mais oui. J’ai fait de la figuration dans Roméo et Juliette. Il fallait faire des combats, aussi bien les hommes que les femmes. C’était drôle à faire… Et cela me permettra peut-être de faire Jeanne d‘Arc plus tard (rires)! »
En pratique
Quand? Du 3 au 22 mars 2018.
Où? Au Centre Culturel D’Auderghem et au Centre Culturel D’Uccle
Plus d’infos? 02 560 21 21 ou Comédie de Bruxelles.com
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