Comme Margot Robbie, je n’ai jamais eu de « vraies » Barbie quand j’étais petite. Comme la star australienne de Barbie, je jouais avec celles de ma cousine. Cela nous fait au moins un point commun. J’ai détesté, plus tard, l’image de la femme que nous renvoyait cette poupée parfaite. Et Greta Gerwig, une réalisatrice qui n’a pas besoin de présenter sa carte de membre du parti féministe pour qu’on la croit, aussi. En fait, j’aime la filmographie de Greta Grewig. Comme cinéaste et actrice, je la suis depuis 2012. Elle était « Frances Ha » dans le film de son compagnon, Noah Baumbach, une New-Yorkaise très moderne (forcément) et Maggie dans Maggie Has A Plan, de Rebecca Miller, encore une pépite du cinéma américain indépendant. Pour ce qui est de raconter une vie d’adolescente normalement compliquée, Greta n’a pas son pareil. J’ai adoré son Lady Bird, en 2017, film dans lequel elle révélait les talents de Saoirse Ronan et Timothée Chalamet. On ne pourra jamais lui reprocher d’avoir repris ces deux-là dans son adaptation, en 2019, des Filles du Docteur March. Elle y a mis tout le féminisme dont elle était capable. Aussi, lorsqu’elle s’est emparée, avec son compagnon qui est aussi le père de son enfant, de l’histoire de Barbie, je me suis dit : « Cela ne sera pas du vulgaire plastique non biodégradable, plein de clichés faciles. »
Le monde de Barbie VS le monde réel
Avec ce premier long métrage, qui ne soit pas un dessin animé, sur l’héroïne de Mattel, Greta et Noah posent cette question : « Et si Barbie entrait dans notre monde ? ». Ce qui est un angle si pas audacieux, au moins, il est malin. Est-ce qu’une créature parfaite est adaptée à notre monde ? Barbie, avec sa naïveté de créature ayant grandi dans une maison de poupées, ne pourrait-elle pas finir en taule ? Et si le compagnon de Barbie, le légendaire Ken, prouvait qu’il n’est pas qu’une caricature de blond peroxydé aux abdos en béton et se confrontait à des humains plus que perplexes ?
Dans le monde de Barbie, personne ne tire jamais la gueule. Et personne ne porte du seconde main. Non pas que je trouve qu’il soit formidable de sourire tout le temps ou de se vêtir avec les fringues achetées au kilo dans une échoppe. Je ne suis formelle sur aucun de ces points. Ce que ce film sur « Barbie » nous promet, c’est la rencontre de deux mondes dont aucun n’est idéal. Mais je veux bien faire entrer Ryan Gosling dans mon univers, malgré que je n’aime pas sa coloration de cheveux adoptée « pour les besoins du film ». Ce qui, pour une star telle que lui, est une fameuse prise de risques. Personne ne pense jamais à ça. Dans la bande originale du film, on a ingénieusement mis Lizzo et Dua Lipa, Charli XCX et Tame Impala. Rien que la b.o. va cartonner. Force est de reconnaître que, depuis 1997 et le hit planétaire d’Aqua, vraiment pas grand monde ne s’était intéressé de près à la vie de Barbie en tant que symbole. Mais pourquoi ?
Barbie, de Greta Gerwig et Noah Baumbach, avec Margot Robbie et Ryan Gosling, sortie le 19 juillet.
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