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Le Festival d’Hyères est le lieu où les créateurs émergents du monde entier passent trois jours à présenter leur travail à certains des acteurs les plus puissants de l’industrie. Le point culminant de ces trois jours a été le défilé de mode du samedi soir, qui s’est tenu dans le Hangar de la Mouture, avec 900 places assises. Une visibilité impossible à Paris, New York, Londres ou Milan. Les dix créateurs qui ont défilé ont été sélectionnés parmi 600 candidats. C’est le Belge Glenn Martens, en tant que président du festival, qui a retenu les finalistes. « J’aime l’ambiance chaleureuse, conviviale et non snob du festival », a déclaré Martens.
Cybermariée SM
Jenny Hytönen, 25 ans, était l’une des dix designers internationales à concourir pour le prix principal. La Finlandaise, qui participe à la collection de maille du créateur belge Olivier Theyskens à Paris, succède à Ifeanyi Okwuadi en tant que grande gagnanye. Dans sa collection Untitled, elle mélange deux extrêmes : dureté et douceur, traditionnel et futuriste, maroquinerie et cristaux. Elle a incorporé le cœur de la collection dans une mariée cyborg, un body de mariée avec un voile décoré de lumières LED rouges, un chef-d’œuvre de technologie expérimentale.
Les robes et les pantalons brodés de milliers de cristaux, elle les a faits à la main et à la machine à coudre, perle par perle. « La patience est l’un de mes plus grands talents », déclare Hytönen. Selon ses propres mots, ses plus grandes passions sont la mode et le SM. Elle a réalisé le casque en feutre, orné de pointes métalliques, en collaboration avec la fabrique de chapeaux Maison Michel, un atelier Chanel. La pièce rappelle un être humain dont les cheveux se dressent après un choc électrique ou un coup de foudre. Selon le jury – qui était unanime – Hytönen a reçu le prix parce qu’elle a montré le plus grand potentiel. Ils sont curieux de découvrir la collection qu’ils pourront étoffer et mettre en valeur l’année prochaine, en collaboration avec les studios de la maison de couture française Chanel, sponsor principal du festival depuis 2014.
Innovation et créativité
Avec ce partenariat, Chanel confirme son engagement continu envers la créativité et l’innovation. Comme chaque année, la maison récompensera les lauréats des trois concours du festival : mode, photographie et accessoires. Les lauréats du Grand Prix du Jury Première Vision et du Grand Prix du Jury Accessoires, présidés respectivement par Glenn Martens et Aska Yamashita, recevront également une dotation de 20 000 € de Première Vision en plus de 20 000 € pour la réalisation d’un nouveau projet de création avec les Métiers d’art de leur choix, qui seront dévoilés l’an prochain lors du 38e festival. Avec cela, le vainqueur de la mode conçoit traditionnellement une nouvelle collection qui fait appel aux studios Chanel. La Sud-Coréenne Lara Choi, lauréate du Grand Prix du Jury Photographie, présidé cette année par le photographe belge Pierre Debusschere, a également reçu une bourse de 20 000 €. Chanel est également le partenaire maquillage officiel des défilés du festival.
Le prix le19M Métiers d’art
Après Róisín Pierce en 2019, Emma Bruschi en 2020 et Rukpong Raimaturapong l’an dernier, le Prix le19M Métiers d’Art a également été décerné à l’un des dix finalistes pour la quatrième année consécutive. Le nom de ce prix fait référence au 19M, le nouveau lieu inauguré l’an dernier à la Porte d’Aubervilliers à Paris, qui réunit 11 maisons d’art et la Galerie du 19M. Près de six cents artisans et experts sont au service de la créativité des marques françaises et internationales, des grands groupes et des clients indépendants, ainsi que des jeunes générations de créateurs. Le jury a choisi l’Allemand Valentin Lessner pour sa collection masculine Resurrectio. Il a travaillé pour l’un de ses pantalons avec la maison de broderie Montex. Il recevra une bourse de 20 000 € pour créer un nouveau projet de création avec les Maisons d’art de son choix. Lessner a également remporté le prix du développement durable Mercedes-Benz.
La Finlande représente
La forte présence des finalistes de la mode finlandaise était frappante : pas moins de quatre des dix lauréats venaient de Finlande. Jenny Hytönen, Priss Niinikoski, Juka Vehmaanperä et Sini Saavala ne s’inspirent pas de leurs prédécesseurs finlandais, car il n’y en a pas. « Il n’y a pas de scène de mode finlandaise ou de communauté de la mode à Helsinki », déclare Saavala. « Mes camarades étudiants et moi sommes en fait des pionniers. Nous organisons des défilés, des ventes et des événements et travaillons avec des photographes et des artistes. Mon inspiration est Coco Chanel et Donatella Versace. Je me souviens d’une exposition de Versace à Helsinki, avec la robe emblématique de Jennifer Lopez, j’étais une adolescente de 12 ans et un nouveau monde s’est ouvert à moi. » La collection Unwearable de Saavala, dans laquelle elle se concentre sur les sous-vêtements décolorés et ensanglantés, a été récompensée par Le Prix L’atelier des matières, d’une valeur de 10 000 €.
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Fête belge
Le festival a été fondé par Jean-Pierre Blanc en 1986. Les précédents lauréats ont été des Belges comme Anthony Vaccarello, Tom Van Der Borght et Didier Vervaeren. Les étudiants de l’Académie de mode d’Anvers et de La Cambre de Bruxelles, qui figuraient parmi les nominés, sont cette fois rentrés chez eux bredouilles. Cependant, le festival était très belge dans tous les autres domaines. Le président et chef du jury était Glenn Martens, connu pour son label Y/Project et directeur artistique de la marque de denim italienne Diesel depuis 2020, et la pop star Axelle Red s’est produite lors de la cérémonie d’ouverture – dans une combinaison rose pêche de Véronique Leroy et des cheveux de couleur assortie. Pierre Debusschere présidait le jury photographie, et Matthieu Blazy et Pieter Mulier de Alaïa et Bottega Veneta faisaient également partie du jury. La jeune photographe Emma June Roze était l’une des finalistes photo et le danseur Nick Coutsier a enchanté le public avec une performance émouvante.
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