5 chansons qui mettent des mots sur les violences conjugales
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5 chansons qui mettent des mots sur les violences conjugales

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En Belgique, on estime qu’une femme sur sept a été confrontée à un acte de violence commis par son (ex-)partenaire au cours de l’année précédente*. Le sujet des violences faites aux femmes s'invite de plus en plus dans la musique. Voici une sélection de cinq chansons, aux paroles épineuses, pour sensibiliser sur ce sujet de société.

En Belgique, chaque année, plus de 45 000 dossiers sont enregistrés par les parquets (selon Amnesty International Belgique). Par définition, les violences conjugales « comprennent les agressions, les menaces ou contraintes verbales, physiques, sexuelles, répétées qui portent atteinte à l’intégrité de l’autre et même à son intégration socioprofessionnelle. Ces violences affectent aussi l’entourage de la victime et de l’agresseur, notamment les autres membres de la famille, dont les enfants. » (NDLR : Définition commune des violences conjugales adoptée en 2006 par les ministres fédéraux, communautaires et régionaux de Belgique).

De 1978 avec Anne Sylvestre et sa Douce Maison à nos jours, avec Angèle et son titre Tempête, des voix s’élèvent et mettent des mots sur les violences faites aux femmes. Un vent féministe souffle sur la musique !

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Tempête

En décembre dernier, Angèle a dévoilé son album « Nonante-Cinq ». Dans sa chanson Tempête, la chanteuse belge emploie des mots forts pour parler des violences faites aux femmes. « Les bleus, c’est rien, c’est juste une belle couleur. Plus douce que celle de ses yeux. Quand il se met en colère, ça continue de durer ». Toujours engagée, elle dénonce : « La peur la guette quand il crie trop fort, quand il se jette à son cou. » Encore une belle preuve de sa prise de position pour les combats menés par les femmes.

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N’insiste pas

À travers son titre « N’insiste pas » (issu de l’album « A » sorti en 2021), la chanteuse et humoriste engagée Camille Lellouche a lancé un cri du coeur contre les violences conjugales. Sans détour, elle dénonce avec des mots forts : « J’ai trop souffert et ta violence à fini par me briser / T’as dis que tu m’aimais, tu m’as cassé la gueule / N’insiste pas quand je t’empêche de poser tes mains sales sur moi... » Cette chanson, qui fait écho à sa propre histoire, Camille Lellouche a confié l’avoir écrite pour « ces femmes qui n’arrivent pas à partir ou qui y arrivent tard ».

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Coeur

Dans son album Coeur (2021), l’artiste française Clara Luciani évoque avec subtilité les violences conjugales : « Ta peau est fine comme du papier à cigarette, chaque fois qu’on la frappe, il y pousse une violette. » Une métaphore poétique pour dénoncer le calvaire de nombreuses femmes. Les féministes qui apprécient la star tiennent ici un nouvel hymne : « L’amour ne cogne que le coeur et ne laisse jamais personne te faire croire le contraire. »

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Douce Maison

En 1978, Anne Sylvestre abordait déjà le sujet avec « Douce Maison » . Dans cette chanson, elle aborde la thématique des violences sexuelles à travers l’histoire d’une maison violentée. Et en profite au passage pour dénoncer le phénomène de victim blaming, qui consiste à rejeter la faute sur la victime au lieu de l’agresseur. « La maison, depuis ce crime, n’a plus d’âme ni de nom. Mais elle n’est pas victime, c’est de sa faute, dit-on. Il paraît qu’elle a fait preuve d’un peu de coquetterie. Avec sa toiture neuve et son jardin bien fleuri. » Une vision avant-gardiste pour l’époque puisque cette notion était à peine abordée.

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Dis-moi maman est-ce que ça va ?

En 2021, le chanteur Grégoire sort son titre « Dis-moi maman est-ce que ça va ? ». Ici, les violences conjugales sont vues à travers le regard innocent d’un enfant. Les paroles, poignantes, nous rappellent que les enfants sont souvent les victimes collatérale de ces violences : « Pourquoi tu caches tes yeux dis-moi maman c’est quoi ces bleus ? Dis-moi maman est-que ça va ? Pourquoi tu trembles quand y a papa, pourquoi tu m’dis « chut » doucement et que tout va bien ? ». 

*Études menées en 2010 par l’Institut pour l’Égalité des Femmes et des Hommes, source : Amnesty International Belgique

 

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