Sommaire
1 – Charline Burton pour Search For Common Ground
Les missions de Search For Common Ground : prévenir les conflits et consolider la paix en Afrique, Asie et au Moyen-Orient. Implantée aux États-Unis, l’ONG a un bureau en terre bruxelloise depuis 1995.
À sa tête aujourd’hui : Charline Burton. Après dix années passées sur le terrain en Afrique, elle prend les commandes de l’organisation belge en 2019. Journaliste de formation, elle explique son engouement : « J’ai toujours été passionnée par l’Afrique. Pour mon mémoire de fin d’études, j’ai étudié l’impact du journaliste dans des moments de conflits. Je suis allée au Burundi. Et j’ai pu y rencontrer des journalistes formidables qui utilisaient leur micro pour rapprocher des communautés divisées. Ça m’a fascinée et je me suis dit ‘C’est ça que je veux faire’. »
À propos du projet, Charline explique : « Ce qui mène à la violence, c’est quand les gens se déshumanisent. Ils pensent que la personne en face d’eux n’a pas le droit d’exister. Donc c’est normal de la frapper, de la tuer. Pour éviter ça, on met ensemble des gens qui n’ont pas l’habitude de l’être (groupes religieux, partis politiques). On les rassemble via des activités culturelles, sociales, éducatives. Ainsi, ils apprennent qu’ils ont des points communs. »
En tant que directrice générale, elle gère 500 employés. Sa tâche l’amène à échanger entre ses collègues locaux et les décideurs politiques belges et européens, une chance selon elle : « Dans le milieu des associations belges, il y a pas mal de directrices qui ont moins de 40 ans. Mais au niveau mondial, il n’y a pas beaucoup de directrices d’ONG de ma taille. C’est souvent des directeurs. Je suis donc reconnaissante de cette opportunité qui m’a été offerte. »
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2 – Véronique Cranenbrouck pour WAPA
WAPA (War-Affected People’s Association) est co-créée en 2013 par Véronique Cranenbrouck. L’objectif : réintégrer les enfants soldats dans la société. Présente en Ouganda, au Sri-Lanka, en RDC et en Colombie, l’ONG soutient des programmes de formations et de réintégration tout en travaillant sur les axes santé : soutien psychologique et médical.
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Avant WAPA, Véronique travaillait déjà dans une association qui venait en aide à l’enfance vulnérable. Mais elle a été particulièrement touchée par la double peine des enfants soldats : « Si la plupart d’entre eux ont été enlevés, d’autres échappent aussi volontairement de situation de violence familiale ou de pauvreté. Et une fois démobilisés, ils sont de nouveau rejetés pour avoir commis des atrocités. Ils subissent de la stigmatisation, du rejet communautaire qui se traduit aussi par une incapacité à trouver du travail. Ils sont à la fois victimes et bourreaux. »
En créant sa propre organisation, elle opte pour une approche individualisée des enfants : « On essaye de prendre en compte leurs envies, leurs capacités et les réalités de terrain. Ça ne nous permet pas de nous occuper d’un nombre astronomique d’enfants mais on a quand même le sentiment d’agir dans le bon sens. »
3 – Elies Van Belle pour Memisa
L’ONG médicale Memisa travaille avec la société civile locale d’Afrique et d’Inde pour garantir un accès aux soins de santé.
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Médecin généraliste de formation, Elies Van Belle est, depuis 2020, directrice générale de l’organisation. Elle ne perd néanmoins pas de vue son engagement : « Aujourd’hui, je m’occupe beaucoup de la gestion des ressources humaines et des finances. Mais mon rôle en tant que médecin reste ancré dans mon cœur. Je considère que l’accès aux soins de santé de qualité est un droit humain fondamental. Et le sentiment de pouvoir faire la différence pour ceux qui en ont le plus besoin reste ma plus grande motivation. »
Après avoir passé dix ans en Afrique, elle peut aujourd’hui s’appuyer sur son expérience de terrain pour gérer l’ONG : « Je me rends régulièrement dans les pays d’intervention pour appuyer nos équipes et partenaires sur le terrain et pour rencontrer les autorités, bailleurs et organisations partenaires. Et j’aime challenger les équipes afin de trouver des solutions à la multitude d’obstacles et d’imprévus que nous rencontrons. »
Une profession motivée et inspirée par les rencontres
Chacune d’entre elles dit trouver l’inspiration dans les rencontres qu’elles font sur le terrain.
Charline s’explique sur sa motivation principale, la mission de son ONG sur le terrain : « J’y crois à fond. Pour avoir vécu dans des zones de conflits et de post-conflits, je crois sincèrement qu’en travaillant avec les communautés et les institutions, on peut arriver à des situations où la violence est réduite. » Un exemple concret : des Nigériennes musulmanes et chrétiennes ne s’adressaient pas la parole. Elles sont pourtant devenues de véritables ambassadrices de la paix dans leurs communautés après s’être réellement rencontrées grâce à SFCG.
Confrontée à des récits de vie particulièrement violents, Véronique est pourtant parvenue à trouver son courage à continuer : « Partir sur le terrain, monter les projets avec les acteurs locaux, récolter des fonds auprès des donateurs etc., ça me permet de développer une certaine créativité. On ne s’ennuie jamais. Et même si parfois on doit prendre du recul, on ne perd pas l’envie de continuer. »
Elies, elle, se rappelle d’une rencontre qui l’a marquée en tant que peace builder : « En 2013, j’ai visité le projet en Bengale de l’Ouest pour la première fois. J’ai rapidement été impressionnée par les femmes de cette région : leur énergie, leur courage et la façon dont elles s’organisent et se battent pour défendre leurs droits malgré le peu de moyens. »
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