Sommaire
Dans quelle mesure votre allure unique et votre look androgyne ont-t-ils contribué à vous propulser sur le devant de la scène ?
C’est ma mère qui m’a donné le goût du vêtement. Si j’ai toujours cultivé un style à part, c’est aussi grâce à elle. Pendant la semaine, on n’avait pas le droit de se maquiller, mais le week-end, on se lâchait. Ensuite, lors de mes premiers tests en tant que mannequin, un coiffeur a eu l’idée de me couper les cheveux. Lorsque j’ai été désignée « visage de l’année 66 », ma vie a changé en un instant. Grâce à la rédactrice en chef du Vogue US, j’ai posé pour Richard Avedon, et je n’avais que 17 ans. À mes yeux, ce photographe était un dieu vivant.
Votre côté atypique, c’est votre marque de fabrique. Vous l’avez toujours cultivé…
J’ai toujours fait en sorte d’envisager la mode de manière très personnelle en évitant de suivre les tendances.
Quelle figure marquante de la mode admirez-vous tout particulièrement ?
Barbara Hulanicki, la fondatrice du label Biba. Avant elle, aucun créateur ne proposait de pièces tendance pour les jeunes filles. Elle a révolutionné la mode. Sinon, les jeunes créateurs anglais (Christopher Kane ou encore Matthew Williamson). Je pense qu’il y a vraiment chez eux une volonté de se démarquer. C’est peut-être ça le style british.
Décrivez-nous votre look…
Un look boyish, évidement. Dans les années 60, j’adorais m’habiller chez les tailleurs et les chausseurs pour hommes. Quand je sors le soir, j’adore porter un smoking.
Aujourd’hui, avec le recul, de quoi êtes-vous la plus fière ?
De mon expérience à Broadway dans la comédie musicale My One and Only. Puis, mon retour sur la scène fashion dans les années 90 pour Calvin Klein. Et enfin, mon rôle de mère et de grand-mère. La mode, c’est fun, mais il ne faut surtout pas prendre ce métier trop au sérieux. Sinon, vous êtes perdue !
— m.h.