La « désinfluence » n’est pas une énième tendance de consommation qui vous encourage à acheter mille et une choses dont vous n’avez pas vraiment besoin, bien au contraire. Ceux qui scrollent sur TikTok le constatent de plus en plus ces derniers temps : certains internautes partagent des vidéos du genre « cinq articles viraux que je regrette d’avoir achetés ». En prenant le contre-pied de l’influence, ils incitent les autres utilisateurs à ne pas dépenser leur argent inutilement pour des choses dont ils n’ont en réalité pas besoin.
La désinfluence, la dernière tendance TikTok qui est bénéfique pour la planète
C’est ainsi qu’est née la tendance de la désinfluence, en suscitant un vif débat sur la surconsommation en amenant les utilisateurs des médias sociaux à partager en toute franchise les produits qu’ils auraient préféré ne pas acheter et ceux qui ne valent tout simplement pas la peine de faire l’objet d’un battage médiatique. Actuellement, il y a 278,8 millions de vues sur le hashtag de #deinfluencing sur TikTok et ce nombre continue de croître, les utilisateurs publiant quotidiennement des vidéos encourageant à moins dépenser.
@christina.mychas Things i stopped buying when I decided to change my life – I used to be a shopaholic impulse buyer to my core. When I stopped buying these things, changed my money habits, and increased my income – I changed my financial future and my life. Who knew? #deinfluencing #shopaholic #impulsebuyer #buyersremorsemuch ♬ original sound – Christina
Nous avons tous été victimes des dernières tendances. Mais la désinfluence nous amène à nous poser des questions : à quel moment cela va-t-il trop loin ? Et combien de « must buys » sont de trop ? La tendance apporte une bouffée d’air frais et un vent d’audace. Dans un monde où les influenceurs peuvent gagner des milliers de dollars par semaine en promouvant des produits, il est parfois difficile de choisir l’option qui est bénéfique pour la planète : ne pas acheter du tout de nouveaux articles inutiles.
« Il était temps. Nous sommes tellement immergés dans un consumérisme excessif qu’il est psychologiquement ancré dans tout ce que nous voyons, touchons et faisons, à tel point que nous n’en avons pas conscience », affirme Joanna Dai, fondatrice de la marque Dai de B-Corp. « Nous sommes avant tout des êtres humains, pas des consommateurs, et le fait de voir tous les événements tragiques qui se produisent en raison du changement climatique incitera de nombreuses personnes à revoir leur façon de consommer », poursuit-elle. Des centaines d’utilisateurs de TikTok semblent être du même avis.
La génération Z à la tête de la désinfluence
Il est intéressant de noter que la génération Z semble être à la tête de cette tendance. Bien que MarketScale indique que le secteur du marketing d’influence représente plus de 16 milliards de dollars et que GWI signale que le nombre de personnes recherchant des produits sur les médias sociaux a augmenté de 43% depuis 2015, d’autres rapports montrent que le niveau d’engagement de la génération Z avec le contenu des influenceurs a chuté de 12% depuis 2020.
La lassitude vient peut-être de l’afflux de publicités payantes, de posts sponsorisés et de promotions à gogo. Ou peut-être que la génération Z est simplement plus consciente que le changement climatique s’aggrave de jour en jour et à un rythme beaucoup plus rapide que les scientifiques ne l’avaient initialement prévu. Selon le rapport 2021 du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), l’humanité a atteint un « code rouge », c’est-à-dire que si les choses ne changent pas rapidement, nous risquons d’atteindre un point de non-retour.
Des centaines d’utilisateurs de TikTok, en tout cas, semblent être d’accord avec cette tendance : « Je suis ici pour désinfluencer. C’est ma tendance préférée de tous les temps. Je n’arrive pas à croire que nous admettions enfin, en tant que collectivité, que la surconsommation devient incontrôlable », s’enthousiasme un internaute.
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