La dernière révérence de France
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La dernière révérence de France

Par Joëlle Lehrer
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On l'aimait France Gall. On l'aimait bien plus loin que la France. Hier, elle s'est éteinte à Paris à l'âge de 70 ans. Elle a rejoint Michel Berger au paradis blanc.

La frange blonde. Le sourire mutin. Le visage enfantin. C’était la France Gall des années 60. La Lolita française comme l’avait surnommée Serge Gainsbourg qui la révéla au monde par le biais de « Poupée de cire, poupée de son », chanson triomphante à l’Eurovision de la Chanson en 1965. On l’aimait aussi quand elle disait qu’elle ne comprenait pas trop les paroles des « Sucettes à l’anis » que le même Serge lui avait écrit et qui ne parlait pas que de bonbons.

On pouvait suivre ses itinéraires sentimentaux au travers de quelques grandes chansons. Avec Claude François quand il chanta « Comme d’habitude » parce qu’elle l’avait plaqué pour vivre cinq ans de folles amours avec Julien Clerc. Le beau Julien qui a vu, hier, une partie de sa vie s’envoler avec elle. Irrémédiablement.

Le grand, l’immense amour de la vie de France, c’était Michel Berger. Celui qui, en 1974, lui avait fait le cadeau d’un hit avec « Une déclaration d’amour ». Ensemble, ils vécurent heureux, eurent deux beaux enfants et firent d’innombrables chansons populaires… Jusqu’au drame de l’été 1992 où la mort emporta Michel.

France en eut un chagrin si intense que tout son corps réagit. Et on lui diagnostiqua un cancer du sein, l’année d’après. Cette maladie fut, pensait-elle, vaincue. Elle s’occupait de veiller au répertoire de Michel. A réenregistrer des morceaux. Et surtout, elle veilla jusqu’en 1997 sur sa fille Pauline atteinte de mucoviscidose.

Après le décès de Pauline, France ne voulut plus remonter sur scène. Elle s’éloigna au Sénégal, sur l’île de Ngor et y passait la moitié du temps. Elle y fit construire une école et ouvrit un restaurant. De temps à autres, on avait des nouvelles d’elle. En 2015, elle entreprit une comédie musicale autour des chansons de Michel. Elle s’intitulait « Résiste ». A ce moment, le vilain crabe avait opéré un retour dans le corps de France. Et c’est de ces suites qu’elle a succombé. Un mois après Johnny Hallyday.

Que faisons-nous quand nos idoles disparaissent? Nous réécoutons leurs chansons et pensons qu’elles nous mettent du baume au cœur pour avancer et aimer encore.

Si le sujet vous intéresse, allez jeter un oeil à « Ciné: ‘Un beau soleil intérieur’, c’est pour moi? » et « Le comédien Jean Rochefort est mort« et « Sa gueule. Elle va nous manquer, sa gueule.« 

Charlotte Deprez Voir ses articles >

Foodie assumée, obsédée par les voyages, la photographie et la tech, toujours à l'affût de la dernière tendance Instagram qui va révolutionner le monde.

Tags: France Gall, Johnny Hallyday, Musique, People.