Quand avez-vous compris que vous aviez un don pour l’humour?
Je ne suis pas la seule à l’avoir: mon mari, Rémy Caccia, écrit beaucoup pour mes spectacles. Mais je me définirais comme un clown: je fais rire autour de moi… Mais pas forcément en le décidant. Sur scène, je l’assume. C’est très fort de faire rire une salle entière. Aussi fort que de chanter un concert de rock ! Je suis gâtée car j’arrive à tout faire en même temps.
Vous êtes seule-en-scène… Comment gérez-vous le trac?
Encore un truc bizarre: je ne suis pas stressée. J’ai une petite appréhension pour les premières. Mais sinon je ne suis pas très angoissée, plutôt très impatiente. Comme les horlogers qui travaillent avec minutie, j’essaie d’obtenir le plus de rires possibles. Parfois tout se joue en une seconde. Faire rire une salle entière, c’est un bonheur non mesurable, un partage. Une espèce d’émotion partagée entre la salle et moi. Tous les soirs, je me dis « wouw », j’ai beaucoup de chance. Cela dit, je ne suis pas tout à fait seule sur scène: j’ai deux super héros avec moi…
Qu’aimez-vous dans les Music Hall?
Le mélange de genres et des choses. Dans ma vie personnelle, je mélange beaucoup de choses, je fais rencontrer des gens qui viennent d’univers différents, je cuisine en mélangeant sucré- salé. J’aime aller là où je ne suis pas allé, toucher à des univers que je ne connais pas. Cela se retrouve naturellement sur scène. Quand j’ai commencé à chanter pour gagner ma vie, car le métier de comédienne ne la payait pas, j’allais chanter dans les rues ou les cafés concert pour arrondir mes fins de mois. J’étais fascinée par les comédies musicales des années 50-60, Fred Astaire et Cyd Charrisse. Je ne me suis jamais dit ‘je veux faire ça’. Ce que je voulais, c’était être sur scène.
Vous travaillez avec votre mari: un secret pour continuer à s’aimer?
S’engueuler beaucoup! Mais uniquement pour le travail… Travailler ensemble à des avantages : on ne prend pas de détours pour dire que c’est de la m… En période de création, c’est plus pénible car nous n’avons pas les mêmes horaires. Mais bon, nous avons acheté un théâtre ensemble (ndlr : le théâtre de la Tour Eiffel)… Nous sommes un peu comme des enfants gâtés.
Vous évoquez le fait de vieillir de façon tordante. Vous y avez quand même vu du positif de passer la quarantaine?
QUE du positif! Je me préfère maintenant qu’à 20 ans. J’en avais marre des seins qui tiennent droit! Vieillir ne me préoccupe pas. J’ai une bonne hygiène de vie, je me maintiens, peut être que dans 5 ans, je ferai de la chirurgie esthétique, je n’en sais rien. Mais je ne me lève pas le matin avec ça dans la tête. En rire me permet de dédramatiser.
Vous dites avoir été recalée à de nombreuses auditions… Y-a-t-il une plus grande fierté à réussir seule ?
La grande fierté, c’est d’avoir trouver ma voie et mon chemin. Faire des spectacles qui sont moi. Je n’ai pas de revanche à prendre quant au milieu, cela me fait plutôt rigoler. Et ils avaient vu juste : je n’étais pas dans le moule. Alors que maintenant je suis à ma place. Mon bonheur passe par là.
Quel est votre secret pour poursuivre ses rêves ?
Il faut en avoir beaucoup. Et ne pas rêver sur une seule chose. Souvent ce sont les rêves qui sont un peu de côté qui se révèlent être les plus importants. Par exemple, le théâtre: ce n’était pas vraiment un rêve. C’était un truc, une idée à côté. Finalement l’énergie s’est concentrée là-dessus, nous sommes tombés sur un lieu et tout s’est fait. Si nous avions eu la hargne, peut-être que nous l’aurions pas eu. Là, nous avions totalement lâché prise…
Avez-vous encore un rêve inassouvi?
Plein. J’écris une série musicale. C’est un mélange de genre délicat. J’aimerais aussi me lancer dans un spectacle avec des circassiens. Je n’ai pas dit mon dernier mot, d’ailleurs, le numéro 5 est déjà dans la boîte…
En pratique
Où et Quand? Le 7 février au Centre Culturel de Spa, le 8 février au Trocadéro de Liège et le 9 février au Centre Culturel de Huy.
Combien? De 18,50 € à 38,50 € sur Ticketmaster
Plus d’infos? www.christellechollet.com