Babetida Sadjo, l’actrice belge qui n’a pas fini de monter
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Babetida Sadjo, l’actrice belge qui n’a pas fini de monter

Par Charlotte Verbruggen
Temps de lecture: 3 min

Babetida Sadjo, c’est une actrice belge épatante de 39 ans qui a participé a cinq productions sorties rien qu'en 2022, dont une qui lui a ouvert les portes des Magritte.

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Vous la connaissez peut-être pour ses rôles dans la série Netflix Into the wild, le film Juuwa ou son apparition dans le film Dalva… Le talent de Babetida Sadjo a récemment été souligné par la petite bulle du cinéma belge. Début 2023, l’actrice est nommée au Magritte dans la catégorie meilleure actrice pour son rôle dans le film Juuwa. Une première qui a son importance bien qu’elle n’ait pas gagné le prix.

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Ce n’est pas l’unique fois que l’actrice s’illustre dans un rôle principal mais c’est bien la première fois dans un long-métrage belge. Et si Babetida Sadjo mériterait d’être encore plus célébrée chez nous, ça ne l’empêche pas d’être demandée à l’étranger. Il y a par exemple eu ses participations à la production franco-américaine Our Father, the Devil (2021) et au film islandais And Breathe Normally (2018).

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Une femme aux multiples talents

Du théâtre au cinéma en passant par la réalisation et l’écriture, l’actrice est impressionnante de flexibilité. C’est le théâtre qui sera son premier amour. Babetida Sadjo a 14 ans lorsqu’elle arrive avec sa famille au Vietnam après avoir quitté la Guinée-Bissau. Elle décide alors d’intégrer le club de théâtre de son école française à Hanoi. Elle ne lâchera plus jamais les planches et c’est finalement en Belgique qu’elle finira ses secondaires.

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Ensuite, elle opte pour une formation au conservatoire de Bruxelles. Si elle a aimé l’expérience, elle avoue aussi, dans une interview pour BX1, qu’être la seule femme noire du conservatoire était compliqué et la faisait se sentir un peu seule. C’est après ça qu’elle enchaînera les films pour finir par gagner un ENSOR au festival d’Ostende en 2015 pour son second-rôle dans le film Waste Land.

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Finalement, après avoir joué dans de nombreux films et pièces, elle réalise un premier court-métrage Hématome (2022), inspiré de sa propre histoire. Pas seulement réalisatrice, Babetida Sadjo en est aussi l’actrice principale. Ce film fort raconte le parcours d’une femme victime d’inceste lorsqu’elle était enfant qui décide de sortir du silence. Il est question de justice et de l’impact d’un traumatisme comme l’inceste sur une victime. Ce court-métrage parle aussi de puissance retrouvée et de libération. Elle-même victime, Babetida Sadjo voit ce film comme un moyen de sensibiliser et aussi, de se rendre justice, peut-on lire dans un article des Grenades.

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Une actrice solaire et engagée

À travers ses interviews, les adjectifs qui semblent définir le mieux l’actrice sont, sans aucun doute, solaire, charismatique et humble. L’actrice est également ambitieuse, il n’y pas de rêve trop grand pour elle. Elle a déclaré dans une interview accordée à Cinérgie ne pas vouloir être sur son lit de mort en ayant des regrets. Comme on peut le constater avec son projet de court-métrage et ses choix artistiques, Babetida Sadjo est aussi une femme engagée. La question de la place des actrices non-blanches dans le cinéma aussi est un de ces combats. Elle souhaiterait qu’il y ait plus de femmes afro-descendantes à l’écran et aimerait elle-même jouer des rôles qui ne sont pas habituellement ceux donnés à des personnes noires.

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Et si ces rôles ne lui sont pas proposé, l’actrice a une solution toute trouvée, se les écrire elle-même, c’est ce qu’elle a expliqué dans une interview BE tv. Illustration supplémentaire de son engagement pour plus de visibilité, elle a récemment participé à l’action « Nous sommes le cinéma ». L’idée était de célébrer que (enfin) en 2023 une femme noire soit nommée dans la catégorie meilleure actrice et un homme noir dans la catégorie réalisation des Magritte. Ce fut également l’occasion de montrer que les personnes d’origine non-blanches ont tout autant leur place dans le cinéma belge et qu’elles aussi le font vivre. Un véritable message d’espoir envoyé à la jeunesse comme l’explique Babetida Sadjo sur son compte Instagram.

 

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