Au Brésil, des planteuses de café sauvées par le commerce équitable
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Au Brésil, des planteuses de café sauvées par le commerce équitable

Par Kim De Craene
Temps de lecture: 3 min

Organisées en coopératives, les planteuses de café du sud-est brésilien produisent, dit-on, l’un des meilleurs cafés au monde. Récit de leur quotidien bouleversé par les changements climatiques et, en partie, préservé par le label Fairtrade.

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Dans la Serra da Mantiqueira, bananiers, palmiers et caféiers s’étendent à perte de vue. Cette région du sud-est du Brésil est célèbre pour son café, dont la qualité a déjà permis à ses producteurs locaux de rafler de multiples prix lors de concours internationaux. Ils sont soutenus par Fairtrade, qui opère ici depuis 1998. Le leitmotiv de cette association sans but lucratif ? Ensemble, on est plus forts. C’est pourquoi elle choisit de travailler exclusivement avec des organisations entières, jamais avec des agriculteurs individuels.

Dans la Serra da Mantiqueira, il s’agit de la coopérative Ascarive. « Nous réunissons 117 exploitations, dont 11 sont dirigées par des femmes », explique Maria Paula Rocha, directrice d’Ascarive. « Nous soutenons les agriculteurs sur le plan financier, logistique et technique. Mais nous leur apportons également un soutien moral, du courage et de la force. » Avant le lancement du système Fairtrade, les producteurs locaux – souvent des sociétés familiales – étaient trop petits pour exporter eux-mêmes leur café.

baies cafés

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Les fruits d’un caféier.

Rassemblés au sein d’une coopérative, ils sont en meilleure position pour négocier : les agriculteurs obtiennent un prix plus stable et meilleur pour leur récolte, ainsi qu’un accès au marché mondial. Cela leur permet de vivre de leur travail et d’investir dans un avenir durable. « Grâce à Fairtrade, nos grains de café se retrouvent dans les rayons des supermarchés du monde entier », poursuit Maria Paula.

« En Belgique, Delhaize, entre autres, s’approvisionne en café auprès de notre coopérative pour sa gamme Latitude 28. Recevant un prix équitable pour leurs grains, les petits agriculteurs sont en mesure de prendre en main leur sort et d’organiser leur travail comme ils l’entendent. S’ils veulent obtenir le label Fairtrade, ils doivent satisfaire aux exigences internationales. Fairtrade est synonyme de production et de développement durables, de culture respectueuse de l’environnement et de respect des droits des travailleurs. »

Recherche de solutions

Après une carrière de maçon, Paulo, le père de Maria Paula, a commencé il y a douze ans à travailler comme cultivateur de café, avec l’aide de Fairtrade. Il a suivi des formations en agriculture durable. Aujourd’hui, le succès est au rendez-vous. « Nous sommes des gens spéciaux, nous produisons du café spécial, pour des gens spéciaux », entend-on là-bas. Paulo a de la chance : sa femme, ses trois filles et ses petits-enfants travaillent dans l’entreprise. Il n’en va pas toujours ainsi.

grains café

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Les baies de café sont séchées à l’air libre après la récolte.

« Les jeunes migrent de plus en plus vers les grandes villes pour étudier et travailler », explique Maria Paula. « Les successeurs désireux de poursuivre le travail sont rares. Le changement climatique constitue également un défi. La sècheresse se prolonge, la pluie tombe hors saison. Cette imprévisibilité occasionne du stress : la qualité des grains diminue et nous perdons une partie de la récolte. » Aux côtés de Fairtrade, les agriculteurs cherchent des solutions. Ils cultivent de nouveaux plants de café qui sont plus résistants aux conditions climatiques capricieuses. Le commerce équitable, quant à lui, leur permet de percevoir des avances sans intérêts.

De la dépression à la passion

Ce qui est frappant dans le secteur du café, c’est qu’une large part du travail incombe aux femmes, alors que ce sont souvent les hommes qui perçoivent les revenus. Pour de nombreuses femmes de la région, Luciane Santos Mota est un figure inspirante. Mariée à dix-neuf ans, elle a subi des violences physiques et psychologiques de la part de son mari. Après quatre ans, elle l’a quitté. « Avec le peu que j’avais, j’ai construit une maison avec une petite salle de bain, une cuisine et un salon dans le jardin de mes parents. Malgré une grave dépression, je suis allée travailler comme cueilleuse dans une plantation de café. »

brésil café

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Serra de Mantiqueira : des bananiers et buissons de café s’étendent à perte de vue.

Son grand bonheur : avoir renoué avec Wilson, son premier amour. « Nous nous sommes mariés et avons commencé à cultiver et à vendre des légumes biologiques, sur un terrain que Wilson a hérité de sa grand-mère. En 2013, nous avons décidé de nous concentrer sur le café, une passion que j’ai héritée de mes parents, également cueilleurs. » Aujourd’hui, c’est Luciane qui prend les décisions importantes, avec le soutien total de son mari. « Pourtant, le quotidien est semé d’embûches : le machisme, le changement climatique et, surtout, un travail harassant. Le café requiert énormément de travail. Mais nous nous montrons
reconnaissants : la terre rend toujours ce qu’on lui donne. »

 

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Des podiums parisiens aux dernières nouveautés skincare qui enflamment TikTok, je décrypte les tendances pour Marie Claire Belgique. Passionnée de voyage, de mode et de beauté, je partage mes coups de coeur dénichés aux quatre coins du globe. En tant que rédactrice en chef digital, j'ai également à coeur de mettre en lumière les histoires inspirantes de femmes à travers notre site et sur nos réseaux sociaux.