Alors que la Première Guerre mondiale touche à sa fin, les Allemands, avant de partir, décident de photographier le patrimoine belge. Des photographes et historiens de l’art réalisent plus de 10 000 clichés dont une centaine est exposée gratuitement au Parc de Bruxelles.
Pourquoi photographier l’art de l’ennemi?
D’abord comme outil de propagande, ces clichés permettaient aux Allemands de se donner une image civilisée. En particulier envers la population flamande en la flattant. Il s’agissait de photographier nos trésors afin de s’attirer la sympathie des Belges et témoigner du respect pour son patrimoine. L’intérêt des historiens était de comparer les similitudes dans l’architecture religieuse en Belgique et en Allemagne à l’époque.
Cette façon d’agir contraste avec l’attitude des occupants au début de la Grande Guerre. On se souvient qu’en août 1914, les Allemands avaient incendié la ville de Louvain et sa bibliothèque universitaire en guise de représailles. Par cet acte, plus de 300 000 ouvrages précieux ont disparu.
Ces photographies constituent aujourd’hui un intérêt certain pour les historiens. La qualité des lentilles des appareils photographiques utilisés à l’époque par les Allemands permettent une précision extrêmement fine des photographies et donc une très grande richesse d’analyse pour les historiens.
Le site de l’IRPA vous permet de regarder si l’occupant allemand a aussi pris des photos dans votre ville : balat.kikirpa.be
Les négatifs allemands (1917-1918), Parc de Bruxelles, dès aujourd’hui et jusqu’au 17 septembre