Le syndrome des ovaires polykystiques, ce trouble hormonal méconnu
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Le syndrome des ovaires polykystiques, ce trouble hormonal méconnu

Par Charlotte Verbruggen
Temps de lecture: 3 min

Le syndrome des ovaires polykystiques dit SOPK est un trouble hormonal touchant de nombreuses femmes et qui reste encore méconnu du grand public... On vous en dit plus grâce au témoignage de Coralie Van der Brempt et à l'expertise du Professeur Squifflet !

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Coralie Van der Brempt, 24 ans, a été diagnostiquée porteuse du SOPK il y a un an et demi. La première fois qu’elle entend vaguement parler du syndrome des ovaires polykystiques, c’est en regardant une vidéo YouTube. Mais ce n’est véritablement qu’après un rendez-vous gynécologique et une échographie puis un passage en clinique spécialisée, que le terme devient concret pour elle. La première chose qui lui vient à l’esprit, une fois diagnostiquée, est « pourquoi mon système de femme ne fonctionne pas comme les autres femmes ? ».

Pourtant, si Coralie se sent seule, elle n’est pas l’unique personne à souffrir du syndrome des ovaires polykystiques… Il touche entre 7 et 15% des femmes* selon Anne Delbaere, cheffe du service d’obstétrique et de gynécologie à l’Hôpital Erasme. Coralie constate encore aujourd’hui, en discutant avec des personnes proches ou non, que les connaissances du grand public sur le sujet sont limitées. « En entendant le nom, les gens pensent qu’il est simplement question de micro-kystes mais les autres symptômes restent méconnus. » Pour Coralie, c’est révélateur du fait qu’on ne parle pas assez du SOPK. « En général, je préfère d’ailleurs simplifier et juste dire que j’ai un problème hormonal. »

Quels sont les symptômes ?

Parmi les symptômes possibles, on retrouve, entre autres, une pilosité importante, une forte acné, le surpoids, une infertilité ainsi qu’une absence ou une irrégularité des règles…  « Cette irrégularité une patiente souffrant de SOPK la doit aux multiples micro-kystes présents sur les ovaires ainsi qu’au fait qu’aucun d’eux n’évolue vers une ovulation », explique le Professeur Squifflet, chef du service de gynécologie aux cliniques universitaires Saint-Luc. C’est également à ces micro-kystes, qui sont en fait des follicules présents en grand nombre mais qui ne se développent pas en ovocytes fécondables, que le syndrome doit son nom.

Le Professeur Squifflet précise cependant qu’il faut veiller à ne pas foncer sur le diagnostique lorsqu’un unique symptôme est observé. « Il s’agit d’un syndrome. C’est-à-dire qu’il faut l’accumulation de plusieurs symptômes pour qu’il puisse être établi qu’une patiente est effectivement porteuse du SOPK ». Il précise aussi que plusieurs ne signifie pas devoir cocher toutes les cases pour autant.

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Causes et traitements

« Il n’y a pas de causes connues pour le moment. Le fait est que ce syndrome peut prendre différentes formes. En ce qui concerne certains symptômes comme les règles irrégulières, nous savons que cela peut être influencé par l’état de santé ainsi que des événements extérieurs », précise le professeur Squifflet. Si les causes restent donc plutôt difficiles à définir, c’est par contre en consultant un·e gynécologue et en faisant notamment une échographie que le diagnostique peut être posé.

En ce qui concerne les traitements, ils varient en fonction de la réponse à apporter aux symptômes de la personne souffrant du SOPK. Par exemple, si une patiente souffre d’hypertension et a davantage de risque cardiovasculaire à cause d’un surpoids consulter un·e diéteticien·ne pour diminuer sa masse peut éventuellement permettre une régulation, d’après le Professeur Squifflet. Plusieurs professionnel·les de santé peuvent donc être consulté·es en fonction du problème rencontré… dermatologues, endocrinologues ou gynécologues.

Du côté de Coralie, son quotidien est aujourd’hui peu impacté par le SOPK car elle a trouvé des médicaments qui répondent à ses besoins. « Les traitements ont surtout changé ma vie en ce qui concerne les symptômes physiques perceptibles à l’oeil nu comme l’acné, la peau grasse ou la pilosité importante. Ils m’ont permis de calmer ces symptômes-là et donc de me sentir mieux dans mon corps même si mon cycle reste irrégulier. »

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SOPK et infertilité

Une question qui reste en suspens chez Coralie est celle de sa fertilité, « une incertitude persiste… Si je veux des enfants, je ne sais pas du tout comment ça va se passer donc j’essaye de ne pas me faire d’illusion. » Cependant, si l’infertilité peut en effet être un des symptômes, faire une croix sur le fait de porter la vie n’est pas une obligation selon le Professeur Squifflet.

Ce dernier tient à rassurer les femmes* atteintes, « SOPK signifie davantage des difficultés potentielles qu’une infertilité définitive. Des solutions existent pour aider les personnes à qui ce syndrome est diagnostiqué à tomber enceintes. » Le Professeur Squifflet souligne d’ailleurs, que, possédant de nombreux follicules, les patientes atteintes peuvent être sujettes à l’hyperstimulation. C’est-à-dire que la stimulation de leurs ovaires doit même être surveillée pour éviter les grossesses multiples. On est donc loin de l’infertilité gravée dans le marbre.

 

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