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Qui dit nouvelle année, dit nouvelles rides ?
Et on s’en fiche ! S’en foutre, c’est le meilleur anti rides. La jeunesse éternelle est un mythe puissamment ancré et je refuse de cautionner cette horrible idée qu’il y aurait une date de péremption, majoritairement chez les femmes, puisque très étrangement, un homme qui vieillit est communément accepté et qu’il reste séduisant et sexy ne semble pas tabou. Se plisser, c’est vivre ! C’est exactement comme une chemise neuve que vous n’oseriez pas sortir du dressing de peur de la froisser…mais alors, elle ne sert à rien ! Or, on s’attache à un vêtement qui se patine, ça devrait être exactement la même chose avec son visage.
S’en foutre, c’est le meilleur anti rides.
Votre héroïne est la dernière femme ridée sur Terre, et si la science-fiction rejoignait la réalité ?
Si le médicament que j’ai inventé et qui lisse tous les visages déboulait sur le marché, je suis sûre que pratiquement tout le monde le prendrait. Ce livre est l’occasion de s’interroger sur un monde lisse et lissé où on irait tous vers la mort, sans âge apparent. Car la mort, elle, reste inéluctable, même avec un visage jeune sur un corps de 90 ans. Dans le réel, on voit à quel point vieillir, pour les femmes en tout cas, est synonyme de ne plus exister. Moi, j’ai tous les âges, même si je suis officiellement née en 1962. Je garde une grande juvénilité, je m’adapte, cela permet de continuer à se projeter, et surtout, je ne joue pas à la fausse jeune, je n’hésite pas à utiliser mon statut et mon autorité d’adulte.
Quelle femme belge ridée admirez-vous ?
Axelle Red. Je l’adore. Elle prend beaucoup d’intensité en vieillissant, sa beauté actuelle est supérieure à celle de sa jeunesse, elle devient sublime. Lio aussi m’interpelle, elle donne l’impression de vraiment s’en foutre, alors que dans l’imaginaire collectif, elle
devait rester Lio, la Lolita. C’est très intéressant. La séduction ne passe pas que par la jeunesse, qui n’est d’ailleurs pas synonyme de beauté.
Quelle est la ride que vous préférez chez vous ?
Celle que j’ai au ventre, un pli qui m’a appris l’indulgence envers moi-même et à m’en ficher. Quand les premières, celles du cou, sont apparues, j’étais furax, puis j’ai vu Audrey Hepburn en interview, elle avait les mêmes, ça m’a réconciliée avec moi-même.
Admirable, Sophie Fontanel, 20€, éd. Seghers
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