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Au cours de la journée, un.e collègue vous lance « tu sens bon ! ». Un compliment étonnant puisque vous ne sentez même plus votre parfum depuis que vous l’avez pulvérisé au petit matin. Ce phénomène se nomme l’adaptation olfactive. Une réaction habituelle et normale du cerveau qui indique que… vous n’êtes pas en danger. On vous explique.
Notre parfum, familier et rassurant
Grâce à ses centaines de récepteurs olfactifs, le nez détecte chaque odeur que nous rencontrons dans la journée. Une fois qu’une senteur est assimilée par le cerveau comme « inoffensive », ce dernier indique au nez qu’il peut se mettre à sentir d’autres odeurs et rester alerte en cas de danger. Voilà comment fonctionne – grossièrement – notre système olfactif.
C’est exactement le même phénomène qui se produit après avoir mis du parfum : le cerveau assimile la fragrance comme une odeur « normale » et arrête d’y prêter attention rapidement.
Au même titre que notre odeur corporelle que nous ne sentons pas (oui, nous en avons tous.tes une), nous arrêtons de sentir notre parfum. « Le parfum utilisé tous les jours va devenir notre propre odeur pour notre cerveau, détaille Arnaud Aubert, docteur en psychologie et neurosciences, directeur scientifique de la société Emospin (spécialisée dans l’étude des émotions). Il reconnait celle-ci très vite et arrête de répondre. Non pas car le parfum a perdu de son efficacité, mais seulement car notre cerveau l’a reconnu et qu’il est familier. »
Ne plus sentir son parfum, un phénomène positif
« L’habituation, c’est positif », renchérit le professionnel. « Cela veut simplement dire que le parfum fait partie de notre identité et donc le cerveau n’y prête plus attention. S’il y a quelque chose qui ne lui plaît pas, il va focaliser son attention dessus ».
Par exemple, une odeur désagréable sur le lieu de travail peut perturber de façon très profonde les capacités de concentration de chacun.e. Tandis qu’une odeur agréable va, au contraire, rendre l’environnement de travail plus plaisant. Un phénomène qui s’explique par le trajet de l’information olfactive, du nez au cerveau. « Le traitement olfactif, avant de devenir conscient, va passer par l’émotion », vulgarise le Dr Aubert.
Contrairement à la vue et l’ouïe, l’olfaction interprète une odeur via un biais émotionnel. « C’est la raison pour laquelle nous sommes quasiment incapables de décrypter une odeur au-delà de l’associer à une image ou à un sentiment », détaille-t-il.
Les astuces pour sentir de nouveau son parfum
- Réhabituer son nez à de nouvelles odeurs
Si nous voulons continuer de profiter de cette odeur, il n’y a pas de secret, il faut introduire de la nouveauté. On peut le faire de plusieurs façons.
Première astuce, on utilise le même parfum mais on le vaporise d’une manière différente. « On peut se parfumer en appliquant le spray directement sur la nuque ou bien faire un nuage de parfum et se mettre sous ce nuage. C’est la même odeur mais la modalité de concentration n’est pas tout à fait la même. Donc, on va augmenter la durée du signal », précise le spécialiste.
- Alterner entre deux parfums
Seconde possibilité, avoir deux parfums et alterner. « De cette façon, l’utilisation est un peu moins fréquente donc ce phénomène d’habituation va être moins marqué. » On peut changer de produit ou le remplacer par le même, mais avec d’autres concentrations.
- Utiliser des produits complémentaires
La marque « Juliette Has a Gun » a justement pensé une collection pour répondre à cette problématique. Nommée « Not a collection », cette gamme a été développée pour « ne pas altérer l’odeur du parfum », indique Romano Ricci, parfumeur et fondateur de la marque. « La collection est composée d’un seul ingrédient, le Cetalox, un ingrédient mis dans la plupart des parfums », ajoute-t-il.
Ainsi, en combinant le parfum avec le gel douche, le lait pour le corps, un spray ou encore une lessive, on peut réussir à sentir notre parfum le plus longtemps possible. Une nouvelle façon de se parfumer et de garder l’odeur de sa fragrance préférée.
Cet article est paru pour la première fois sur Marie Claire France.
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