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Une unique séance de cinéma pour 5 courts métrages traitant du même sujet. Tel est le concept de La Chouette du Cinéma. Basile reconnaît immédiatement la présentatrice plumée aux grands yeux globuleux: «Ah oui, je l’ai déjà vue avec mon école» susurre-t-il. La Chouette s’adresse directement à son public. «J’ai choisi cinq films sur un thème important».
Sortir du sexisme ordinaire
Le premier, Dentelles et Dragon, est très frais. Il raconte les aventures de Roxanne, fillette avenante qui s’ennuie avec les robes roses et les théières, et qui désire être un chevalier. Elle crée une équipée avec dragon, chat, coq… Chacun quittant les ‘fonctions’ qui lui étaient socialement destinées. Si le dessin est simple, le niveau de vocabulaire est lui particulièrement élevé. Je sens bien que Basile ne comprend pas tout. Mais il reste happé. Et ri devant le cochon dans une robe de princesse…
Questionnement de la Chouette: ‘Elle a raison Roxanne. Pourquoi les filles ne pourraient pas jouer aux jeux des garçons?’. Mon âme féministe sourit. Je regarde Basile interloqué. «J’étais comme Roxanne quand j’étais petite: je montais toujours dans les arbres. Je n’aimais pas jouer à la poupée… Les filles peuvent jouer au football et toi, tu peux jouer à l’élastique si tu en as envie!». Hochement de la tête de haut en bas.
Autre histoire de petite fille avec La chasse au dragon. L’histoire d’une princesse qui n’a pas l’autorisation de partir à la chasse au dragon avec ses frères: «Ce n’est pas une affaire de filles. Occupe-toi plutôt de ton bébé…». Plus maligne, la jeune princesse retrouve le dragon et s’en fait un ami. Au point d’imposer le respect de ses deux frères… Effrayés par sa nouvelle conquête. Pas de réaction du minus. Toujours très concentré.
Courage et détermination
La Chouette interroge: ‘Savez-vous comment sont-nées les étoiles?’ – ‘non’ – ‘Voici une autre histoire d’une petite fille pleine de ressources et de courage’.
La Petite fille et la nuit est plus angoissant. À cause de la nuit sombre, triste et profonde présentée comme un danger avec une musique plus agressive. ‘C’est quoi ?’ me demande inquiet le minus. ‘La nuit’. Jouant sur le symbolisme, ce film apparaît finalement comme une fable poétique mettant en exergue le courage, la détermination et l’importance de ne pas enfermer les animaux. Même dans une cage dorée.
Prison dorée
La licorne met en scène un roi qui s’ennuie de tout… et retrouve l’enthousiasme après une rencontre inopinée dans les bois avec une licorne. Il donne au chevalier Petit Pas la mission de lui ramener cet animal extraordinaire. La licorne se fait enfermer au château. Malgré un traitement irréprochable, l’animal se meurt. «Mais maman, elle va pas mourir hein la licorne?» s’enquiert le minus. «Seulement, s’ils la gardent en captivité et qu’ils ne lui rendent pas sa liberté…». Ouf de soulagement.
«Eh oui, ce n’est pas parce qu’il a un château qu’il peut décider de tout le roi. Vous voyez? Rien n’est plus important que la liberté» souligne la Chouette.
Abus de pouvoir
Le dernier film, le Vent dans les roseaux, met en scène un troubadour façon Rémi Bricca arrivant dans un nouveau pays. Rapidement des gardes lui confisquent ses instruments: «Dans notre pays, tu ne pourras pas accompagner tes fables avec de la musique sans risquer la prison.». Ordre du Roi depuis que son fils est devenu sourd et muet. Plus personne n’a l’autorisation depuis de jouer d’un instrument de musique. Il rencontre Eliette, une petite fille de huit ans, qui a sculpté en cachette une flûte dans un roseau sauvage. Naissance d’une amitié. Ensemble, ils vont mener le peuple à se libérer de la tyrannie.
Ce court, plus long que les autres, conclu parfaitement cette privation de liberté… Contre laquelle il faut se rebeller. Basile, qui adore la musique, sent monter en lui la colère liée à l’injustice: «Mais pourquoi ils ne peuvent pas jouer de la musique, c’est nul!». Ce sera d’ailleurs son film préféré.
Nous terminons la séance en échangeant sur le concept de liberté. L’occasion de lui rappeler que notre liberté s’arrête là où commence celle des autres. Qu’il est important de ne pas se laisser priver de liberté par des dirigeants qui abusent de leur position. De défendre nos libertés pour les préserver.
Difficile de dire si Basile a vraiment enregistré le message. Mais il a apprécié le moment, les graphismes colorés, les musiques sympathiques. Pour ma part, j’ai apprécié que ces films mettent en scène des… héroïnes ! Le changement est en marche.
‘Le Vent dans les roseaux’ dès le 25 octobre dans le salles.
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