Alison Toby, l’influenceuse belge qui fait revivre l’élégance des sixties
© Klaartje Lambrechts

Alison Toby, l’influenceuse belge qui fait revivre l’élégance des sixties

Temps de lecture: 7 min

Une frange à la BB, un style savamment décontracté à la Jane Birkin... Alison Toby ne cache pas sa passion pour les icônes des sixties. À travers son feed Instagram à l’esthétique léchée, la belle brune au sens du style incontestable inspire à son tour des milliers d’abonnées. À tel point que l’on peut aujourd’hui dire d’un look qu’il fait «très Alison Toby». De ses références mode à ses aspirations, l’influenceuse belge en couverture de notre numéro de septembre s’est livrée.

/

À quand remonte votre passion pour la mode ?

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé la mode. Je pense que cela vient de mes parents. Ma mère était mannequin et je l’ai toujours vue s’apprêter avec élégance. Mon père aussi a toujours eu un goût prononcé pour la mode. Je suis issue d’une famille de teinturiers, dont je suis la 7e génération. Avant de devenir influenceuse, j’ai travaillé aux côtés de mon père. Et depuis toute petite, j’adore toucher les matières, les textures. Je feuilletais aussi beaucoup les magazines de mode. C’est le monde dans lequel j’ai grandi.

L’envie de vous créer des looks est venue par la suite ?

C’est arrivé très naturellement. Quand j’étais plus jeune, j’adorais assortir les couleurs et expérimenter avec différents styles. Je me souviens de mes années d’école. Malgré l’uniforme, j’aimais déjà me démarquer en ajoutant de gros bijoux et des sacs colorés de petites marques. On me disait que cela se voyait que j’aimais la mode et que j’aimais jouer avec les styles. Avec le temps et les inspirations, j’ai affiné mon style. Aujourd’hui, sur mon compte Instagram, je privilégie des looks plus classiques.

Comment décririez-vous votre style ?

Je dirais que mon style est chic, avec une touche de vintage moderne. J’adore puiser mon inspiration dans des looks des années 60 et 70 sans pour autant les reproduire à l’identique. Par exemple, je m’inspire de l’allure casual chic de Jane Birkin, ce mélange de confort et d’élégance sans jamais en faire de trop. Il y a aussi une touche parisienne dans mon style, un chic vintage parisien mais modernisé et contemporain.

Toujours avec une dose de décontraction ?

Absolument. C’est essentiel pour moi. J’aime me sentir à l’aise dans mes vêtements. En fait, je suis kinesthésique, donc le confort est primordial. Je préfère les kitten heels et les chaussures plates aux talons hauts inconfortables. J’opte pour des vêtements non moulants, souvent oversize. La clé, c’est de se sentir bien dans ses vêtements. Ma mère a toujours été comme ça aussi.

Dans quelle tenue vous sentez-vous la plus confiante ?

J’ai toujours été fan des blazers. C’est vraiment une pièce que l’on peut porter aussi bien en journée qu’en soirée, qui termine un look. Je les préfère oversized pour le confort. J’ai en tête l’image de ma mère, qui s’habillait pour aller en soirée avec un style presque cavalier, une silhouette moderne à la Hermès, souvent avec des cuissardes. Ça explique peut-être pourquoi j’ai une obsession pour les cuissardes aujourd’hui. Donc, la tenue dans laquelle je me sens la plus confiante serait un blazer oversize avec des cuissardes.

alison toby

Klaartje Lambrechts

Sur les réseaux sociaux, on vous compare régulièrement à Jane Birkin. Que pensez-vous de cette comparaison ?

J’adore, c’est un immense compliment. Elle a bien sûr inspiré le sac Birkin, et son style est vraiment à l’image du sac. C’est à la fois décontracté, confortable, mais avec une touche de chic qui m’inspire encore énormément aujourd’hui. Je peux porter simplement un pull noir et un pantalon, et ça donne quand même une tenue sophistiquée…

Ce qui transparaît dans vos photos, c’est aussi votre goût pour le charme de l’ancien ?

J’ai grandi entourée de meubles anciens et de bijoux vintage que ma mère m’a transmis. Je crois que c’est aussi une question d’éducation. J’adore ces objets et ces styles qui ont une histoire.

À quelle époque auriez-vous aimé vivre ?

Mon rêve, ce serait d’être dans les années 60, rien que pour faire la fête avec Yves Saint Laurent ou Karl Lagerfeld dans les boîtes parisiennes. À cette époque, il y avait une vraie effervescence dans le monde de la mode avec la haute couture, la révolution culturelle, une certaine liberté d’expression… Et ça a aussi donné les bases de tendances qui résonnent encore aujourd’hui.

Qui vous inspire ?

En ce qui concerne mon identité, Brigitte Bardot a joué un rôle sans que je le recherche particulièrement. J’ai adopté cette frange rideau au départ parce que j’aimais l’effet que cela donnait. Ce n’est que par la suite que mon coiffeur m’a appris qu’on appelait cela la frange Bardot. Elle a été très tendance pendant une période mais je l’avais déjà adoptée avant. Je pense que j’ai été inspirée en regardant de vieux films de Bardot. Évidemment, il y a aussi des influences d’icônes comme Jane Birkin et Françoise Hardy.

Autant pour leur style que pour leur façon d’être ?

Complètement. Quand je regarde Le Mépris avec Brigitte Bardot, je suis obsédée par sa façon de parler, sa nonchalance. Elle n’a pas besoin d’en faire trop et sa façon de parler fait que c’est iconique.

Alison Toby

Klaartje Lambrechts

À ce propos, pourquoi n’entendons-nous jamais votre voix sur les réseaux ?

C’est pour permettre à mes images de raconter leur propre histoire. La mode, c’est une communication visuelle. Je veux que l’on se concentre sur les vêtements, les accessoires et les décors, sans trop se disperser. Et c’est aussi pour ça que je ne parle pas de politique ou de mes convictions personnelles parce que justement je fais de la mode. Ce que j’aime sur Instagram, c’est que l’on partage des images et que les gens peuvent se créer une histoire autour du lifestyle.

Comment faites-vous face aux critiques en ligne et aux haters ?

On sait que ça existe et que c’est facile de critiquer derrière son écran, surtout lorsqu’on est exposé comme moi. Mais justement, je n’en montre pas trop pour éviter ce genre de choses. De mon côté, je me concentre sur le positif. Et si jamais ça ne me plaît pas, je bloque la personne parce que ma santé mentale passe avant tout. Je pense aussi que j’ai de la chance d’avoir une communauté relativement bienveillante.

Vous avez connu un véritable boom ces dernières années. À quoi attribuez-vous votre succès en ligne ?

Je pense que c’est parce que je reste authentique. J’ai toujours, entre guillemets, évolué dans ce milieu. Je ne sais pas être une autre personne que moi, je pense que c’est ce qui plaît aussi. J’ai une image assez carrée, les gens savent s’identifier à moi et en même temps ça les fait rêver. Je suis aussi très proche de ma communauté. J’ai un petit noyau qui me contacte en message privé pour me poser des questions, me demander mon avis… J’adore quand une personne me dit « je pars en vacances et j’ai ouvert ton compte Instagram pour m’inspirer, j’ai essayé de recréer ton look. » J’aime ces interactions et cette proximité. Quand une personne me dit qu’elle a trouvé son style grâce à moi, il n’y a pas de meilleur compliment.

Comment composez-vous vos looks ?

Ça a évolué. Maintenant, j’aime beaucoup porter des choses qui vont ensemble. C’est rare, honnêtement, que j’achète juste un pantalon et que je le mixe après avec d’autres pièces. J’aime bien avoir, par exemple, des costumes complets ou des total looks monochromes. Ça dépend de l’inspiration du moment, mais je vais toujours me baser sur des classiques. Je m’amuse avec les accessoires pour ajouter un côté plus sophistiqué. Plus c’est chic, plus je me sentirais bien dans ma tenue. Mais je n’ai pas du tout envie d’en faire trop. À partir du moment où je me dis, « là, c’est déjà un peu too much », j’essaie de casser le look pour le rendre plus casual.

Quelle est la pièce à laquelle vous tenez le plus dans votre dressing ?

Les montres de mon père que je porte au quotidien. Il m’en a donné plusieurs mais il y en a une en particulier qui me tient à cœur, c’est celle qu’il a achetée quand je suis née. Donc celle-là, évidemment, elle n’a pas de prix. C’est une Audemars Piguet avec un fin bracelet, un modèle classique très raffiné.

alison toby

Klaartje Lambrechts

Et la plus belle pièce ?

Mon Birkin, parce qu’il correspond tout à fait à mon identité. C’est une pièce vintage Hermès, un Birkin HAC, que j’ai dénichée dans une boutique à Londres. Je cherchais à acheter mon premier Birkin et je ne connaissais pas l’histoire du Haut à Courroies, et quand on me l’a racontée, ça m’a paru comme une évidence. J’adore sa couleur brun chocolat qui est une couleur qui pourrait complètement me définir. Il n’est pas parfait, mais justement, je commence à réellement apprécier de plus en plus les pièces vintage qui ont du vécu et une histoire.

Votre créateur préféré ?

Anthony Vaccarello, parce qu’avec Saint Laurent c’est une véritable histoire d’amour. J’admire la façon dont il a réussi à préserver l’élégance et l’héritage Saint Laurent, avec des silhouettes qui semblent sortir des années 70’s. Et en plus, il est Belge. Ses créations sont à la fois sensuelles, sophistiquées et élégantes. Mon rêve serait d’être habillée en Saint Laurent tous les jours. Il n’y a rien de plus chic selon moi.

Quels conseils donneriez-vous à la jeune Alison ?

Je pense que je lui dirais : « Aie confiance en la vie, profite ». Quand j’ai posé cette question à mes parents, ils m’ont rappelé des phrases que j’ai toujours entendues depuis toute petite. Mon père m’a toujours dit : « Vouloir, c’est pouvoir » et « Ne jamais rester sur un échec ». Et pour ma mère, ça lui venait de sa grand-mère : « Il vaut mieux avoir des remords que des regrets ». Et je pense que c’est vrai, il faut toujours tenter et y aller à fond.

Quels sont vos projets ?

Je lance ma propre marque d’accessoires avec des pièces, comme des bijoux ou des lunettes, qui me caractérisent et que je porte au quotidien…

Un objectif que vous souhaiteriez atteindre ?

Professionnellement, continuer à vivre de ma passion et inspirer ma communauté. Personnellement, fonder une famille.

Malvine Sevrin Voir ses articles >

Des podiums parisiens aux dernières nouveautés skincare qui enflamment TikTok, je décrypte les tendances pour Marie Claire Belgique. Passionnée de voyage, de mode et de beauté, je partage mes coups de coeur dénichés aux quatre coins du globe. En tant que rédactrice en chef digital, j'ai également à coeur de mettre en lumière les histoires inspirantes de femmes à travers notre site et sur nos réseaux sociaux.