Comment faire preuve de plus de bienveillance envers soi-même ?
© Unsplash - Benjamin Wedemeyer

Comment faire preuve de plus de bienveillance envers soi-même ?

Par Stella Roca
Temps de lecture: 3 min

L'autocompassion consiste à se faire preuve de la même gentillesse, tolérance et bienveillance que celle que l'on réserve aux autres. C'est une qualité empreinte d'humanité, bénéfique pour notre bien-être mental et nos relations, bien que difficile à mettre en place. Heureusement, une spécialiste est là pour nous guider.

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À l’heure où le perfectionnisme et l’exigence sont des valeurs glorifiées – notamment au travail -, la gentillesse et la compassion envers soi-même peinent à trouver leurs places. Et particulièrement parce que, pour devenir « la meilleure version de nous-même », il vaudrait mieux se pousser vers l’excellence, plutôt que de se faire une petite tape dans le dos de temps en temps. Pourtant, apprendre à bien se traiter regorge de bienfaits.

En effet, si nous sommes plus sévères envers nos actions et erreurs qu’envers celles de notre entourage, nous méritons au même titre qu’autrui de recevoir compassion, amour et gentillesse. Car faire preuve d’autocompassion, c’est se donner la possibilité de mieux affronter les difficultés, de s’ouvrir plus facilement aux autres et de prendre confiance en nous.

Mais alors, comment parvenir à prendre soin de sa santé mentale en compatissant pour soi-même ?

L’autocompassion ou se traiter comme on traiterait un proche

« L’autocompassion c’est le fait de pouvoir se soutenir, s’épauler, s’apaiser, se réconforter dans des moments difficiles comme on le ferait avec un proche en difficulté. Finalement, c’est essayer de développer des attitudes bienveillantes, soutenantes et aidantes envers soi. Une attitude qu’on possède naturellement envers les autres », commence Marine Paucsik, psychologue et docteure en psychologie à l’Université de Grenoble.

Un juste équilibre entre la critique intérieure de nos choix et insuccès et l’acceptation de notre humanité et de nos faiblesses. C’est s’accepter malgré ses erreurs et se traiter avec indulgence. « L’autocompassion est toujours un compromis avec l’autocritique”, précise Paul Gilbert, psychologue, au Guardian. « C’est une capacité à se sentir en sécurité plutôt que traumatisé, à développer la flexibilité de son esprit pour développer une vision compatissante”, ajoute Deborah Lee, psychologue clinicienne au média anglo-saxon.

Et d’après Alice Boyes, ancienne psychologue et autrice de Stress-Free Productivity: A personalized toolkit to become your most efficient and creative self, dans un billet pour la Harvard Business Review, l’autocompassion comporte quatre éléments simples qui sont : « utiliser un ton bienveillant, reconnaître que la douleur est une expérience humaine universelle, adopter une approche équilibrée de nos émotions négatives, qui ne les supprime ni ne les exagère, et s’attendre à prendre la meilleure décision possible dans la situation où l’on se trouve”.

Confiance, relations, difficultés : les bienfaits de l’autocompassion

Mais pourquoi développer une qualité telle que l’autocompassion ? « Au delà du fait que cela va nous permettre de mobiliser nos ressources et nos compétences – et donc de faire preuve de résilience face à l’adversité – l’autocompassion nous aide à avoir une meilleure perception de nous-même. D’être moins dans la comparaison. Cette posture d’accueil changera notre regard sur nos difficultés », continue l’experte Marine Paucsik.

Une bienveillance tournée vers sa personne qui nous aide à nous accepter tel.les que nous sommes, à prendre confiance en nous et à proposer aux autres une version plus véridique de nous-même. « L’auto-compassion est plus bénéfique pour notre bien-être psychologique que l’estime de soi, car elle est associée à une plus grande résilience émotionnelle, des concepts de soi plus précis, un comportement relationnel plus attentionné, ainsi que moins de narcissisme et de colère réactive », explique la chercheuse Kristin Neff à Psychology Today.

Car se traiter avec bienveillance et gentillesse, c’est aussi et surtout un premier pas pour traiter les autres de la même manière. « Si je suis plus gentil avec moi, je serais plus disponible et donc plus apte à me relier aux autres », ajoute la psychothérapeute Marine Paucsik. En favorisant la compassion envers nous-mêmes, nous serons plus à même de l’éprouver pour les autres. Une posture d’empathie, de compréhension et d’acceptation qui se fera ressentir dans nos relations amicales, familiales et même professionnelles.

Ainsi, nombreux sont les bienfaits de développer davantage d’amour et de respect envers nous-même. Notamment car notre relation intérieure sera la plus longue relation de notre vie. “Alors, dans sur ce long chemin, aimeriez-vous emmener votre autocritique avec vous, ou votre ami compatissant ?”, questionne Deborah Lee, psychologue, au Guardian.

Mais alors comment devenir plus compatissant.e, notamment lors des moments difficiles ? « Il faut d’abord reconnaître qu’on est en difficultés. Et essayer de se centrer sur ses compétences, ce qu’on réussit. Et enfin, on se dit qu’on est imparfait.es, que la nature humaine est vulnérable et que les expériences difficiles font partie de la vie, qu’on fait de notre mieux. 3 étapes qui reprennent les piliers de l’autocompassion : la conscience de ses difficultés, la bienveillance et le sentiment d’humanité commune« , appuie Marine Paucsik.

Le psychologue Christopher Germer, suggère, lui, dans son livre The Mindful Path to Self-Compassion, comme le rapporte la revue d’Harvard, plusieurs techniques pour parvenir à faire preuve d’autocompassion (car l’amour de soi ne vient pas du jour au lendemain) : « réconforter son corps (manger quelque chose de sain, se reposer, se masser), s’écrire une lettre (décrire un moment douloureux sans se blâmer), s’encourager (penser à ce qu’on dirait à un ami) et enfin pratiquer la pleine conscience (observer sans jugement ses pensées sans les supprimer ou les nier)’.

 

Source : Marie Claire France.

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Des podiums parisiens aux dernières nouveautés skincare qui enflamment TikTok, je décrypte les tendances pour Marie Claire Belgique. Passionnée de voyage, de mode et de beauté, je partage mes coups de coeur dénichés aux quatre coins du globe. En tant que rédactrice en chef digital, j'ai également à coeur de mettre en lumière les histoires inspirantes de femmes à travers notre site et sur nos réseaux sociaux.