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Nouveau lieu, nouvelle ère
En posant ses valises sur le nouveau site à Rocourt, le festival a doublé sa capacité d’accueil : 25.000 personnes par jour il y a trois ans, 50.000 cette année. Le changement a donc été musclé. « C’est comme passer du cyclisme à la formule 1. C’est presque un nouveau festival », affirme Jean-Yves Reumont, le porte-parole des Ardentes.
Le site, installé en pleine campagne, donne aux festivaliers un sentiment de dépaysement total. Le nouvel emplacement mesure 25 hectares, c’est deux fois plus que le précédent. Pas question donc de perdre trop d’énergie pendant les concerts car les distances à parcourir à pied étaient considérables.
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Une programmation urbaine mais pas très féminine
Stromae, Orelsan, Asap Rocky, Sexion d’Assaut ou encore PNL : les têtes d’affiche ont conquis les amateurs de rap et de hip-hop. Seul bémol : elles étaient majoritairement masculines. En dehors du projet « Rappeuses en liberté », les artistes féminines n’étaient pas nombreuses à l’affiche (23 sur 140).
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Épinglés avant le lancement du festival pour son manque de diversité, les organisateurs ont dû se justifier. Selon Jean-Yves Reumont, le problème résiderait dans le manque de disponibilités des artistes : « Quand les quelques têtes d’affiche, comme Cardi B, Aya Nakamura ou d’autres artistes internationales qu’on avait, ne sont pas reprogrammées, pas dispos ou pas dans la bonne période, on se retrouve sans tête d’affiche féminine avec une affiche majoritairement masculine parce que ceux-là ont confirmé. »
Malgré la polémique, aucun quota n’est en vue pour les prochaines éditions. Le porte-parole s’explique : « Ça ne sert à rien de projeter en tête d’affiche une artiste féminine qui n’a peut-être pas encore la carrière nécessaire si c’est pour qu’elle joue devant une scène à moitié vide. » Il reconnaît tout de même les efforts à fournir pour plus de visibilité des artistes féminines : « On est tout à fait d’accord pour se faire épingler par les associations mais alors on veut travailler avec elles pour que ça se passe mieux. Il faut vraiment travailler pour que, de manière générale, l’accompagnement soit meilleur, pour qu’il y ait plus d’artistes féminines qui aient la carrure de tête d’affiche. »
Pogos, scénographies déjantées et featurings surprises
Tendance confirmée des concerts de rap en 2022, les pogos ont littéralement envahi la grande majorité des concerts. S’écartant pour former un énorme trou dans la foule, les spectateurs attendent le signal de l’artiste pour sauter et se bousculer au rythme de la musique.
Animés par des mouvements de foule, mais pas que, les shows étaient aussi enflammés par des scénographies pointues :
Tyler, The Creator a séduit le public avec son décor de fausse montagne et ses paysages évoluant au fil des chansons.
C. Dehousse
Asap Rocky a attaqué son concert avec un mannequin géant gonflé à même la scène.
Dominique Houcmant – Goldo
Et Stromae a ébloui avec ses changements de tenues, son avatar sur grands écrans et son chien-robot.
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Après être monté sur la scène d’Orelsan, Stromae a, lui aussi, invité son partenaire pendant son concert pour interpréter leur duo « La Pluie ».
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Le succès du nouveau stade
Tout neuf, le Wallifornia Stadium a été l’incontournable de cette édition selon le porte-parole du festival : « Un très chouette lieu où il y a eu justement beaucoup d’artistes émergents : du basket, du breakdance. C’était vraiment autour de la culture hip hop et c’est comme ça qu’on l’imaginait : un lieu plein de vie, au cœur du festival. »
C. Dehousse
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L’organisation des Ardentes 2022 était donc très différente et a laissé place à des « premières erreurs de jeunesse », comme le reconnaît Jean-Yves Reumont. Mais cette renaissance des Ardentes après deux ans d’absence semble avoir séduit les festivaliers. Pour les prochaines éditions, le porte-parole l’assure, la musique urbaine reste au programme : « C’est vraiment dans cette identité-là qu’on a réussi à parler à une génération, à un public et donc on va continuer. »
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