Maria Grazia Chiuri n’a jamais caché son admiration pour les athlètes. Dès sa nomination Dior en 2016, elle se rapproche de la para escrimeuse italienne Beatrice Vio, qu’elle habille à chacune de ses apparitions publiques. En 2022, à l’occasion du show croisière, la créatrice dévoile la collection de la maison française dans l’enceinte du Stade panathénaïque d’Athènes, monument construit en 330 avant notre ère, qui accueillit les premiers Jeux olympiques modernes en 1896.
Et puis à l’approche des JO de Paris 2024, Dior a choisi pour ambassadrices plusieurs championnes de la délégation française : la para cycliste Marie Patouillet, la gymnaste Mélanie de Jesus dos Santos ou encore la joueuse de tennis fauteuil Pauline Déroulède. Logique, donc, que le défilé haute couture automne-hiver 2024-2025, présenté le 24 juin à 15 heures, s’inspire de l’univers sportif autant que de l’esthétique antique.
Inspiration olympique et sportswear couture
Les sandales de gladiatrices n’étaient pas le seul clin d’œil aux codes helléniques. Les péplums immaculés, les toges drapées, les voiles posés sur les cheveux évoquaient les vestales et les pythies qui peuplent la mythologie.
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Maria Grazia Chiuri aurait pu imaginer une collection minimaliste. D’ailleurs, certaines silhouettes affichaient des lignes à la rigueur monacale. Sauf qu’à y regarder de plus près, les plissés dévoilaient des débardeurs pailletés, les robes épurées étaient pourvues de profonds dos nus et les étoffes ondulaient sur les corps sous l’effet du satin. Tandis que les jeux de transparence devraient permettre aux looks aperçus sur le podium de s’imposer sans mal sur les tapis rouges des prochains mois.
Adrien Dirand
L’inspiration olympique, elle, se devinait dans l’utilisation du jersey, matière légère de nos jours réservée au sportswear, et se lisait sur les bodys constellés de sequins autant que sur les tops corsetés. Le message assumé de la collection ? Accompagner le mouvement et souligner la puissance des corps féminins. Sans oublier de célébrer la dimension internationale des JO à travers une robe du soir gris perle brodée de pays et de leurs drapeaux, clin d’œil aux 206 nations attendues aux Jeux de Paris, dont LVMH, le groupe auquel appartient Dior, est partenaire premium.
Adrien Dirand
Une scénographie hommage à Faith Ringgold
La scénographie de ses défilés pour Dior est l’un des moyens choisis par Maria Grazia Chiuri pour mettre en valeur les artistes féminines. Les sculptures en carton d’Eva Jospin, les œuvres surdimensionnées d’Isabella Ducrot, les dessins de Marta Roberti… Cette fois-ci, c’est le travail de l’Américaine Faith Ringgold qui a servi de décor à la collection haute couture automne-hiver 2024-2025. Fille d’une célèbre couturière de Harlem, elle a disparu au début du printemps à l’âge de 93 ans et a passé l’intégralité de sa carrière à célébrer l’empouvoirement des femmes. Ce n’est donc pas un hasard si ce sont ses séries intitulées Freedom Woman Now ou encore Woman Free Yourself, qui habillaient l’installation du défilé.
Le long du podium, les mannequins déambulaient devant 32 reproductions brodées de mosaïques créées par la plasticienne en l’honneur des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. La confection de ces répliques grandeur nature a été confiée aux ateliers Chanakya et à la Chanakya School of Craft, installés à Mumbai, avec qui Maria Grazia Chiuri a tissé une relation solide depuis ses débuts chez Fendi dans les années 90.
Adrien Dirand
Cultiver des liens sur le temps long est en fait l’une des spécialités de la créatrice. C’est ce que racontait aussi le premier rang du show, où étaient installées certaines amies de la maison Dior, parmi lesquelles la socialite Beatrice Borromeo, la comédienne Laetitia Casta ou l’actrice Rosamund Pike. Et des sportives, évidemment, comme la Française Mélanie de Jesus dos Santos et la tenniswoman américaine Venus Williams. Les jeux ne font que commencer.
Source : Marie Claire France.
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