Comment ne pas être bouleversé par l’annonce du décès d’Émilie Dequenne à 43 ans ? Émilie, on la suivait et l’aimait depuis ses 17 ans et sa magnifique interprétation de « Rosetta », Palme d’or à Cannes en 1999. Emportée par un cancer rare qu’elle combattait depuis deux ans, la grande actrice belge incarnera pour toujours l’image de la passion et de l’engagement avec une sensibilité rare.
À dix-sept ans, elle était entrée dans un autre monde par la très grande porte. Pour « Rosetta », son tout premier film, elle avait reçu le Prix d’interprétation à Cannes. On se souvient de cette photo d’elle, entourée des réalisateurs Luc et Jean-Pierre Dardenne, au photo call qui suivait l’annonce du palmarès. Les « frères », comme elle disait, étaient ses papas de cinéma. Lorsqu’on la rencontrait, à cette époque, la sympathie était immédiate. Émilie, elle était comme un bonbon. Délicieuse. C’était la première fois qu’une actrice belge, du Hainaut plus précisément, atteignait la plus haute marche du podium et toute la Belgique l’adopta. Comme une de nos filles, de nos sœurs. En vingt-cinq ans de carrière, nous l’aurons toujours considérée comme ça.
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Lukas Dhont, le réalisateur de « Close », la comparait à Kate Winslet. Elle était exactement dans cette catégorie, celle des grandes actrices. Jouer à Hollywood ne l’intéressait pas. Mais elle avait été heureuse d’assister en vrai à une cérémonie des Oscars. Courir après la célébrité ne faisait pas partie de ses buts. Mais faire des films qui avaient du sens, oui. Et surtout avec des gens qu’elle appréciait.
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Émilie, c’était la vie. Une joyeuse, une en couleurs, une en fête. On avait pu l’apprécier en vrai à maintes reprises lors d’interviews et de shootings où l’on travaillait et rigolait ensemble. Puis, alors qu’elle avait plein de projets, en 2023, Émilie a annoncé être atteinte d’un corticosurrénalome, un cancer rarissime touchant une personne sur un million. Après des mois de traitement extrêmement pénible, en avril 2024, elle annonçait être en rémission complète. On se suivait et s’envoyait des messages sur Instagram. Et lorsque le cancer la rattrapa, elle likait tous les messages de soutien. De pratiquement tout le monde.
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L’un de nos derniers coups de cœur réciproques aura été pour la chanteuse américaine Chappell Roan. Alors, voilà pour toi, Émilie, aujourd’hui, j’écouterai en boucle « Femininomenon ». Parce que tu auras été et resteras une femme phénoménale.
